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Moscou et Pékin s'opposent à de nouvelles sanctions contre Damas

Soutenus par le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud, les représentants russes et chinois au Conseil de sécurité de l'ONU ont répété qu'ils refusaient fermement le vote d'un nouveau train de sanctions contre le régime de Bachar al-Assad.

REUTERS - La Russie et la Chine, soutenues par l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, se sont opposées mercredi à l'idée de nouvelles sanctions contre la Syrie, que les Occidentaux défendent comme une nouvelle étape logique face à la répression sanglante des manifestations contre le président Bachar al Assad.

Civils tués à Homs

Les forces syriennes ont tué 15 civils qui manifestaient mercredi à Homs contre le président Bachar al Assad qui reste sourd aux appels internationaux à cesser la répression sanglante, a déclaré un groupe d'opposants.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme a affirmé qu'au moins 15 civils avaient trouvé la mort lors de l'assaut armé mené sur le quartier résidentiel de Bab Amro, à Homs, selon Reuters.

A l'issue d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, consacrée à l'examen de la réponse syrienne à sa déclaration du 3 août appelant à la "fin immédiate de toute violence", des diplomates ont dit ne voir aucun signe de la part des pays "BRIC" à changer de position malgré les offensives menées par l'armée syrienne au cours de la semaine écoulée.

Les représentants de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Allemagne et du Portugal ont souligné devant la presse que Damas avait ignoré les exigences du Conseil.

Lors de la réunion, le secrétaire général adjoint de l'Onu aux affaires politiques, Oscar Fernandez-Taranco a déclaré que les violences contre les manifestants se poursuivaient et que près de 2.000 civils avaient péri depuis mars, 188 depuis le 31 juillet et 87 dans la seule journée du 8 août.

Le représentant adjoint du Royaume-Uni, Philip Parham, a jugé inévitables des sanctions contre la Syrie en cas de poursuite de la répression, un sentiment auquel ont fait écho ses collègues français, allemand et portugais.

Mais l'ambassadeur de Russie, Vitali Tchourkine, a qualifié d'inutiles les nouvelles sanctions annoncées dans la journée contre Damas par Washington.

Moscou a selon lui clairement signifié aux autorités syriennes qu'il leur fallait mettre en place au plus vite les réformes politiques annoncées. "Nous sommes tout à fait conscients que cela prend du temps, en particulier dans une situation dramatique comme celle-là, mais on ne peut pas mettre en oeuvre des réformes du jour au lendemain", a-t-il dit.

Le représentant syrien à l'Onu, Bachar Djafari, a de son côté accusé les Européens de présenter de manière biaisée les événements en Syrie et d'ignorer délibérément les promesses de réforme et de dialogue national annoncées par Bachar al Assad.

Il a notamment reproché au Premier ministre britannique David Cameron d'utiliser le terme de bandes pour les émeutes en Angleterre mais ne pas tolérer son emploi par Damas qui accuse des groupes armés de fomenter les troubles.

Ce parallèle entre les violences outre-Manche et la répression en Syrie a été jugé "absurde" par Philip Parham.