![Fébrilité et prudence des Bourses européennes Fébrilité et prudence des Bourses européennes](/data/posts/2022/07/16/1657976666_Febrilite-et-prudence-des-Bourses-europeennes.jpg)
Sans tendance claire, les places boursières européennes affichent des variations faibles ce mercredi à la mi-journée. Les mesures annoncées la veille par la Banque centrale américaine semblent avoir pour partie stabilisé la situation.
AFP - Les Bourses mondiales reprenaient des couleurs mercredi, soulagées par les mesures annoncées par la Banque centrale américaine (Fed) pour tenter de relancer la croissance aux Etats-Unis, première économie de la planète, mais la prudence restait de mise.
"Nous assistons aujourd'hui à une hausse des cours suscitée par un sentiment de soulagement, mais la route de la reprise sera agitée", résumait Toshiyuki Kanayama, analyste chez Monex.
Dans le sillage du redressement spectaculaire de la Bourse de New York la veille, les places financières asiatiques et européennes reprenaient leur souffle après une longue série noire.
Vers 08H30 GMT, la Bourse de Londres gagnait 0,58% et Francfort 0,89%, alors que Paris cédait 0,16%. Après avoir ouvert en nette hausse, Madrid (-0,25%) et Milan (-0,96%) repassaient dans le rouge. Les gouvernements espagnol et italien restent sous pression pour réduire leurs déficits.
Wall Street avait amorcé mardi soir une forte remontée, son indice vedette, le Dow Jones, gagnant environ 4%, au lendemain de sa pire journée depuis décembre 2008.
Ce répit sur les marchés financiers était à mettre principalement au crédit de la Banque centrale américaine (Fed), qui n'a pas déçu, selon analystes et économistes, les espoirs placés en elle par des investisseurs déboussolés.
Cependant,"le marché ne s'est pas encore stabilisé", prévient Toshiyuki Kanayama.
Son de cloche identique pour les analystes de Saxo Banques, qui soulignent que "des signes de nervosité restent visibles sur les marchés, comme l'indique la forte volatilité".
Signe de la tension persistante, le président français Nicolas Sarkozy a écourté mercredi ses vacances et devait tenir aussitôt "une réunion de travail sur la situation économique et financière" avec ses principaux ministres.
Les placements financiers considérés comme sûrs restaient très prisés mercredi. L'once d'or a ainsi atteint un nouveau record à 1.753, 80 dollars l'once, tandis que le franc suisse, autre valeur refuge, est monté à 1,0068 franc suisse pour un euro, tout proche de la parité.
L'euro restait stable par rapport au billet vert, à 1,4353 dollar.
En Asie, la débâcle boursière des deux derniers jours semblait lointaine. Tokyo a rebondi de 1,05%, Séoul de 0,27%. Hong Kong a gagné 2,34% et Shanghai 0,91%.
A Sydney, unique place de la région Asie-Pacifique à avoir clôturé en hausse mardi, le rebond s'est poursuivi (+2,6%).
La Fed, dont la marge de manoeuvre était réduite, a promis mardi soir qu'elle allait garder son taux d'intérêt directeur près de zéro "au moins jusque mi-2013" tout en envisageant de nouvelles mesures de relance pour aider l'économie américaine sans indiquer lesquelles.
Pour les investisseurs, cette décision signifie que le coût du crédit va rester moins cher pendant au moins deux ans. Pour les entreprises et notamment les PME, qui ont souvent plus de difficultés à obtenir des prêts des banques en temps de crise, c'est une épine en moins.
"Certains pourraient avoir attendu plus de la part de la Fed, mais la décision de maintenir les taux d'intérêt pour les deux prochaines années a été clairement suffisante pour permettre aux acheteurs de revenir dans le jeu", sur les marchés, explique Cameron Peacock, stratégiste chez IG Markets.
Toutefois, beaucoup d'incertitudes demeurent et vont persister pendant encore plusieurs semaines, avertissent certains analystes. L'économie américaine croît à un rythme lent et il n'est pas exclu que la récente tempête boursière affecte l'activité économique.
La Fed a en effet dressé un bilan de santé peu brillant de la première économie mondiale, dont les perspectives sont "molles". La croissance y a crû à un rythme annuel de moins de 1% au premier semestre alors que l'institution tablait sur plus de 3% en début d'année.
La question de la dette publique de certains pays de la zone euro et pas des moindres -Italie et Espagne, respectivement troisième et quatrième économies de l'Union monétaire - va aussi continuer à obséder les investisseurs.
Mardi on a frôlé la catastrophe en Asie et en Europe, les marchés européens ont dévissé de 4% à 6%, et Séoul de 10% en séance, se rapprochant d'un krach boursier, considéré comme une chute brutale des Bourses d'au moins 20% en quelques jours ou de 10% sur une journée.