L'annonce de la BCE selon laquelle elle allait racheter des obligations semble avoir apaisé les marchés. Madrid et Milan s'adjugent plus de 3 %. La plupart des places boursières européennes ont ouvert en légère baisse.
AFP - A l'instar des Bourses asiatiques, les places européennes accusaient lundi le coup de la dégradation de la note de crédit des Etats-Unis, sans toutefois céder à la panique, alors que les dirigeants de la planète multipliaient les efforts pour calmer les marchés financiers.
Le krach boursier redouté n'a pas eu lieu: "Ce n'est pas la catastrophe qu'on craignait", a résumé à l'AFP Xavier Lespinas, directeur de la gestion d'actions SwissLife Gestion privée à Paris.
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En Asie
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Le soulagement était perceptible à l'ouverture des principales places financières européennes, où on craignait un effondrement comparable à celui qui avait suivi la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre 2008.
Mais au lieu du désastre annoncé, les investisseurs hésitaient entre acheter de nouvelles actions ou vendre leurs titres, après une semaine noire.
Dans ce contexte de forte volatilité, la plupart des Bourses du vieux Continent alternaient entre le vert et le rouge sans trop se décider. Vers 10H30 GMT, Paris cédait 2,51%, Londres 1,66% et Francfort 2,89%.
En Espagne et en Italie, respectivement quatrième et troisième économies de la zone euro, qui sont dans le collimateur des marchés financiers et des agences de notation, les Bourses étaient également en baisse: Madrid perdait 0,25% et Milan 0,23%.
La Bourse de New York ouvre vers 13H30 GMT.
Signe toutefois d'une grande nervosité, les actifs qui font office de valeur refuge restaient pris d'assaut, comme l'or, dont l'once a dépassé 1.700 dollars américains pour la première fois lundi.
Les marchés "prennent acte de la concertation au plus haut niveau des autorités au sein de la zone euro et des Américains", estime M. Lespinas. Pour l'instant, les investisseurs analysent encore la portée des déclarations faites, souligne-t-il.
Pressés d'apporter une réponse concertée à la crise de la dette en zone euro, qui menace d'emporter de grands pays comme l'Italie et l'Espagne, et aux nouveaux signes d'essoufflement de l'économie américaine, les dirigeants des pays les plus riches de la planète n'ont pas ménagé leurs efforts.
Lundi, peu avant l'ouverture des places européennes, ce sont les pays du G20 qui se sont dits prêts à agir de concert pour stabiliser les marchés financiers et protéger la croissance, dans un communiqué.
Et d'assurer qu'"aucun changement dans les fondamentaux ne justifie les tensions financières subies récemment par l'Italie et l'Espagne".
Un peu plus tôt, ce sont les dirigeants et les banquiers centraux dirigeants des sept pays les plus riches de la planète (G7) qui ont resserré les rangs en annonçant qu'ils allaient coopérer pour contrer des mouvements de changes excessifs.
Depuis Washington, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a salué cette "coopération (qui) contribuera à maintenir la confiance et à favoriser la croissance économique mondiale".
La situation actuelle est une "cicatrice de la grande crise de 2008/2009 qui fait que les Etats, pour sauver l'économie mondiale, ont pris sur leurs épaules le fardeau de la dette" des particuliers en aidant les banques, alors au bord du gouffre, a commenté le ministre français de l'Economie, François Baroin.
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Egalement sur le pont, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé dimanche qu'elle allait racheter de la dette publique sur le marché secondaire ou de gré à gré.
Selon M. Baroin, la BCE est en effet prête à racheter de la dette espagnole et italienne, "si d'aventure il doit y avoir des investisseurs qui se retiraient".
Conséquence: les taux auxquels Rome et Madrid empruntent sur les marchés de la dette, qui s'étaient envolés ces derniers jours au risque d'étouffer les deux pays déjà étranglés par une dette colossale, sont redescendus. Les taux espagnols et italiens à dix ans sont repassés sous les 6%.
Economistes et analystes estiment que l'Italie est un trop grand pays pour être épaulée par le Fonds d'aide européen (FESF), comme c'est le cas de la Grèce.
Face aux appels à augmenter le montant de ce fonds pour faire face à la crise à la dette, un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré lundi que le FESF devait "rester comme il est".
Berlin opposait ainsi une fin de non recevoir au président de la Commission européenne José Manuel Barroso et au commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn qui ont appelé à "réévaluer" le montant de ce fonds.
Le communiqué commun du G7 a "fourni au marché une certaine réassurance", avance Toshihiro Nagahama, économiste chez Dai-ichi Life Research Institute. L'agence d'évaluation financière Standard & Poor's a levé vendredi un tabou, en retirant aux Etats-Unis, première puissance économique mondiale, la prestigieuse note "AAA", attribuée aux emprunteurs les plus fiables.
Les deux autres grandes agences, Moody's et Fitch, n'ont pas franchi le pas, la première jugeant "prématuré" un éventuel abaissement tandis que la seconde estime qu'il faut encore y réfléchir.
Premières à réagir, les Bourses asiatiques ont fait craindre le pire en clôturant pour la plupart en forte baisse.
La Bourse de Tokyo a perdu 2,9%, Shanghai 3,79%, Sydney 2,9%, Séoul 3,82%, Hong Kong 2,11%. La Bourse de Bombay, elle, est retombée à son plus bas depuis 2010 (-3%).
La monnaie européenne a repris des couleurs face au billet vert, au-dessus de 1,43 dollar pour un euro, tandis que le prix du pétrole était en forte baisse, cédant environ 3 dollars.