Au lendemain d'importantes manifestations contre le régime de Bachar al-Assad, pour le premier vendredi du ramadan, les chefs d'État allemand, français et américain pourraient prendre de nouvelles sanctions contre Damas.
AFP - Le président américain Barack Obama a consulté vendredi son homologue français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel sur la Syrie et ils se sont mis d'accord pour envisager des "mesures additionnelles" contre Damas, a indiqué la Maison Blanche.
"Les dirigeants ont condamné l'usage continu et sans discernement de la violence contre le peuple syrien", a dit la Maison Blanche dans un communiqué, précisant que M. Obama avait eu des entretiens séparés avec M. Sarkozy et Mme Merkel.
Tous trois ont "salué" la déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée mercredi, qui "condamne les violations généralisées des droits de l'homme et l'usage de la force contre les civils par les autorités syriennes", a ajouté la présidence américaine.
Ils se sont également mis d'accord pour "envisager des mesures additionnelles pour faire pression sur le régime du président (syrien Bachar) al-Assad et soutenir le peuple syrien", a poursuivi la Maison Blanche, alors que des dizaines de milliers de Syriens sont descendus dans la rue pour le premier vendredi du ramadan pour appeler la communauté internationale à l'aide.
Jeudi, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait souligné que les Etats-Unis avaient "besoin du soutien des Européens".
"Mais pas seulement, a-t-elle ajouté. Nous avons besoin du soutien des pays arabes. Nous avons besoin de réunir un concert de voix plus fort qui puisse mettre la pression sur le régime Assad. Et nous travaillons actuellement pour y parvenir".
Washington, qui n'a pas encore officiellement appelé au départ du président syrien, semble se rapprocher petit à petit de cette solution.
Le président "Assad est sur la voie du départ (...) nous devons tous penser à l'après-Assad, comme le font déjà les 23 millions de Syriens", a déclaré jeudi le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
"On peut dire, sans prendre beaucoup de risques, que la Syrie se portera bien mieux sans le président Assad", a encore lancé M. Carney.
Au Congrès américain, 221 membres de la Chambre des représentants, républicains comme démocrates, ont écrit jeudi au président Obama pour lui demander de durcir la position des Etats-Unis sur la Syrie.
"La menace que pose le régime Assad aux Etats-Unis, à nos alliés et, plus encore, au peuple syrien, est sévère et croissante", écrivent les élus. Le président "Assad et son entourage n'ont aucune légitimité. Les Américains et tous les pays responsables doivent imposer les sanctions les plus fortes possible contre le régime syrien meurtrier".
Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions à l'encontre d'un homme d'affaires proche du président Assad et de sa famille, Mohamed Hamcho. Les Etats-Unis avaient déjà entrepris en mai de sanctionner le régime syrien et ses soutiens, en commençant par le président Assad lui-même.