logo

La France débloque 259 millions de dollars d'avoirs libyens pour le CNT

Les autorités françaises ont dégelé, lundi, 259 millions de dollars d'avoirs libyens pour le Conseil national de transition, que Paris a reconnu comme interlocuteur légitime de la Libye. Ces fonds seront destinés à l'achat de produits humanitaires.

AFP - La France a débloqué 259 millions de dollars (182 millions d'euros) d'avoirs libyens qui ont été mis à la disposition du Conseil national de transition (CNT) pour "des achats humanitaires", a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères.

"Il s'agit de fonds qui appartiennent au peuple libyen" et qui "serviront à l'achat de médicaments, de produits alimentaires", a précisé à l'AFP le nouvel ambassadeur du CNT à Paris, Mansour Saif al-Nasr, à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie, Alain Juppé.

Le ministre français "a annoncé à son interlocuteur que le processus de dégel de fonds libyens a abouti et a permis de mettre à disposition du CNT la somme de 259 millions de dollars. Le CNT pourra désormais bénéficier de ces fonds pour des achats à caractère humanitaire, dans le respect des règlements européens", a indiqué dans un communiqué le Quai d'Orsay.

"L’envoyé spécial du CNT a été informé qu’il pourrait s’installer dans les locaux de l’ambassade de Libye à Paris", a-t-on ajouté de même source.

Les Français "nous ont promis de nous remettre les clés bientôt". L'ambassade "est actuellement sous la protection de la police française", a indiqué Mansour Saif al-Nasr.

L'ambassadeur libyen a enfin ajouté avoir dit à Alain Juppé, à propos du meurtre jeudi du chef militaire du CNT, Abdel Fatah Younès, que le Conseil avait "formé une commission juridique pour enquêter sur cet assassinat et qu'on aurait bientôt le résultat".

Les conditions de cet assassinat comme l'identité de ses auteurs restent mystérieuses. Selon le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, le général Younès a été abattu par un groupe d'hommes armés après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire sur des questions militaires, à Benghazi.

Le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, a estimé pour sa part que des militants islamistes pourraient être responsables de l'assassinat, soulignant que leur présence en Libye était indéniable.

Mansour Saif al-Nasr a pris ses fonctions la semaine dernière à Paris. La France considère que le CNT, instance représentative de la rébellion contre Mouammar Kadhafi, est désormais le "seul titulaire de l'autorité gouvernementale" libyenne.