
Une semaine après les attaques qui ont coûté la vie à 77 personnes à Oslo et sur l'île d'Utoeya, les premières obsèques des victimes se sont déroulées ce vendredi. Anders Behring Breivik, l'auteur présumé, a été interrogé pour la seconde fois.
REUTERS - La Norvège organisait vendredi les premières obsèques de victimes des massacres commis il y a une semaine par Anders Brehring Breivik à Oslo et sur l'île d'Utoya sur fond de regain de popularité du Parti travailliste au pouvoir, pris pour cible lors des attaques.
Les drapeaux étaient en berne dans l'ensemble du pays une semaine après les attaques, au cours desquelles huit personnes ont péri dans un attentat à la bombe à Oslo puis 68 autres dans une fusillade sur l'île d'Utoya, au nord de la capitale.
Les jeunesses du Parti travailliste tenaient sur l'île leur université d'été lorsque le massacre a été commis. La police a annoncé vendredi que la totalité des corps retrouvés à l'issue du carnage avaient été identifiés.
Le chef de la police d'Oslo, Johan Fredriksen, a déclaré lors d'une conférence de presse que l'identité des victimes serait communiquée dans la journée.
Brandissant des roses rouges, des membres du parti au pouvoir ont lancé un appel pour un surcroît de démocratie, d'unité et d'ouverture lors d'une cérémonie commémorative dans le centre d'Oslo.
"Le diable nous amène à montrer le meilleur de nous-mêmes. La haine engendre l'amour", a déclaré le Premier ministre Jens Stoltenberg, dont les bureaux d'Oslo ont été détruits dans l'attentat.
"Des commémorations sont organisées dans des églises et des mosquées, au parlement et au siège du gouvernement, dans les rues et sur les places", a-t-il ajouté.
Nouvel interrogatoire de Breivik
L'une des jeunes victimes, Bano Rashid, qui avait quitté l'Irak en 1998 pour se réfugier en Norvège, a été la première à être inhumée à l'église de Nesodden, près de la capitale, lors d'une cérémonie à laquelle assistait le ministre des Affaires étrangères, Gahr Stoere.
"Le jour où elle a été tuée elle avait même prêté une paire de bottes à l'ancien Premier ministre Gro Harlem Brundtland lorsqu'il avait commencé à pleuvoir", a raconté Stoere.
Ismaïl Haji Ahmed, danseur de 19 ans qui avait participé à une émission de télévision cette année, devait pour sa part être enterré près de Hamar, au nord d'Oslo. "Nous avons perdu l'une de nos plus belles roses", a estimé le député Thomas Breen.
Anders Behring Breivik, qui a avoué être l'auteur des deux attaques, a été interrogé pour la deuxième fois ce vendredi à Oslo. Il était très calme, a indiqué la police sans plus de
précision.
Cet homme de 32 ans, qui a été arrêté et traduit en justice, avait déclaré à son premier interrogatoire qu'il faisait partie d'un réseau engagé dans une croisade contre l'islam et le
multiculturalisme, mais la police continue de penser qu'il a agi seul.
Des psychiatres ont été chargés de mener une expertise psychiatrique d'Anders Breivik dont l'avocat, Geir Lippestad, a déclaré qu'il était selon toute probablité frappé de démence.
Popularité
Selon un sondage rendu public vendredi, le soutien au Parti travailliste a fait un bond de dix points dans les jours qui ont suivi les deux attaques.
La cote de popularité du Parti travailliste était de 28,1% avant les attaques et se retrouve à 38,7%, d'après ce sondage réalisé pour le quotidien Sunnmoersposten.
A l'inverse, le Parti du progrès d'extrême doite, auquel Anders Breivik a appartenu par le passé, plonge dans les sondages.
En réponse à la controverse sur l'intervention tardive de la police sur l'île d'Utoya, le Premier ministre a annoncé mercredi la création d'une commission d'enquête indépendante sur les attentats et a fait savoir que la réaction de la police et les
mesures de sécurité feraient l'objet d'une évaluation à l'issue de la période de deuil.
Selon la chronologie des faits, une heure s'est écoulée entre la première alerte faisant état de coups de feu tirés sur l'île et l'arrestation de Breivik par des membres des forces
d'élite.