logo

Le peloton part à la conquête du légendaire Galibier

Les cols d'Agnel (2744 mètres), d'Izoard (2 360 mètres) et une arrivée au sommet du Galibier (2 645 mètres) attendent les coureurs sur la 18e étape du Tour. Une épreuve légendaire qui pourrait décider de l'issue du 98e Tour de France.

"N’ont-ils pas des ailes, nos hommes qui ont pu s’élever à des hauteurs où ne vont point les aigles ? Ô Sappey, ô Laffrey, ô col Bayard, ô Tourmalet ! Je ne faillirai pas à mon devoir en proclamant qu’à côté du Galibier, vous êtes de la pâle et vulgaire bibine ; devant ce géant, il n’y a plus qu’à tirer son chapeau et à saluer bien bas !" Cette ode au col alpestre le plus emprunté de l’histoire du Tour (57 fois) fut écrite en 1911 dans "L’Auto", l’ancêtre du quotidien l’Equipe, par le journaliste Henri Desgranges, qui fut également l’un des fondateurs du Tour de France.

Un siècle plus tard, le Galibier n’a rien perdu de sa superbe et inspire toujours la même crainte au peloton de la Grande Boucle qui a de nouveau rendez-vous avec le géant alpin, ce jeudi, puisque c’est en son sommet que sera jugée l’arrivée de la 18e étape. "C'est l'étape-reine", confirme par exemple Alberto Contador, triple vainqueur du Tour, qui craint davantage les bourrasques de vent dans l’ascension que les éventuelles chutes de neige ou les basses températures qui règnent souvent à cette altitude (elles ne devraient pas dépasser 6°C, cet après midi…). "Dans le col du Lautaret (la rampe de lancement du Galibier, NDLR), c'est plat, et s'il y a le vent qui souffle, ça peut être un désavantage", renchérit pour sa part le Luxembourgeois Andy Schleck, dauphin de Contador sur le Tour 2010.

Trois cols d'anthologie

Culminant à 2 645 mètres d’altitude, le col du Galibier fut classé parmi les cols hors catégorie du Tour de France en 1979. Tous ceux qui l’ont franchi en tête ont inscrit leur nom dans la légende de la petite reine. Parmi eux : Émile Georget, le premier d’entre tous, mais aussi Fausto Coppi, Eddy Merckx, Joop Zoetemelk, Luis Ocaña, Marco Pantani ou encore Pascal Hervé, dernier Français en date à avoir réussi l’exploit…

Pour cette 98e édition du Tour, l’ascension du Galibier débutera à Monêtier-les-Bains. Sur 23 km, les coureurs devront grimper une pente de 5,1 %, qui deviendra encore plus raide dans les 8 derniers kilomètres (9 %). A l’arrivée, celle-ci pourrait faire d’importants dégâts, car les coureurs auront auparavant escaladé les cols d'Agnel (2744 mètres, 23,7 km d’ascension à 6,5 % de moyenne) et d’Izoard (2360 m, 14,1 km d’ascension à 7,3 % de moyenne), autre col mythique du Tour avec sa Casse Déserte.

Au terme de ce festival de monts et de merveilles, le nom du vainqueur du Tour-2011 pourrait apparaître au grand jour. Considéré comme le favori de l’épreuve, Alberto Contador, en embuscade depuis le début de la course, pourrait y mettre tout son cœur pour récupérer le maillot jaune avant l’ascension de l’Alpe d’Huez demain et le contre-la-montre prévu samedi à Grenoble. Mais celui-ci devra compter avec Cadel Evans, les frères Schleck et - pourquoi pas - Thomas Voeckler, qui ont toutes les armes en main pour l’empêcher de conquérir son quatrième titre.