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Les humanitaires en quête de fonds pour la Corne de l'Afrique

Les organisations humanitaires multiplient les appels de fonds pour "accélérer" leur intervention dans les zones d’Afrique de l’Est, où 6 millions de personnes ont besoin d'une assistance alimentaire d'urgence.

Une grave famine due à une sécheresse exceptionnelle menace le Kenya, l’Éthiopie, la Somalie, Djibouti et une partie de l’Ouganda. Une situation aggravée en Somalie par la hausse des prix des denrées alimentaires et par le conflit armé qui contraint, depuis 1991, une large partie de la population à fuir le pays. Près de 10 000 Somaliens arrivent chaque jour dans les camps de réfugiés au Kenya.

Les différentes agences des Nations unies, pour la plupart déjà présentes dans les zones affectées, commencent à être débordées. Le Programme alimentaire mondial (PAM) craint que “le nombre des personnes nécessitant une assistance alimentaire passe de 6 millions actuellement à 10 millions dans les semaines à venir”.

Convaincre les donateurs

Amandine Grimbert, assistante au pôle urgences de Care-France, jointe au téléphone par FRANCE 24, indique que son organisation, qui “est en charge de l’eau et de l'assainissement, des distributions de nourriture, des services d’éducation et sociaux dans les trois camps de réfugiés de Dadaab” (nord-est du Kenya), sera à court de budget à la fin du mois de septembre. “Pour les six prochains mois, Care a besoin de recevoir 18 millions d’euros pour poursuivre ses actions” dans la Corne de l’Afrique. “Le retentissement international de cette crise pourrait enfin servir à convaincre les donateurs”, espère-t-elle.

Du côté du PAM, mêmes inquiétudes et même espoir. Sa porte-parole en Afrique de l’Est, Stéphanie Savariaud, indique à FRANCE 24 que l'organisation est “en attente des confirmations des donateurs pour combler un déficit de 190 millions de dollars pour les prochains mois”.  Et compte sur “l’intérêt de plus en plus accru que les États portent désormais à cette crise humanitaire”.

La sécheresse touche des zones où les ONG travaillent déjà - à l’exception des régions contrôlées par les Shebab en Somalie - ce qui tend à ralentir le déploiement de moyens supplémentaires. "La mobilisation de la communauté internationale ne peut donc pas avoir la même rapidité que dans le cas d'un tremblement de terre où tout est à mettre en place", rappelle Stéphanie Savariaud.

Réunion d'urgence à la FAO

À la demande de la France, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) vient de prévoir une réunion ministérielle d'urgence le 25 juillet pour se pencher sur la résolution du problème, particulièrement sur la situation en Somalie.

Si les insurgés somaliens ont levé les restrictions imposées en 2009 aux humanitaires, ce n’est pas encore suffisant pour rassurer tous les intervenants. À l’instar du PAM et de Care, les travailleurs humanitaires ne comptent prendre aucun risque. Il leur faut, outre des moyens financiers supplémentaires, des garanties “d’accès sûr et sécurisé aux populations sinistrées et des garanties de protection aux intervenants”.