logo

Des informations contradictoires circulent au sujet de la destination du "Dignité", un navire français de la flottille pour Gaza. Selon les informations de notre correspondant en Grèce, l'embarcation ne ferait pas route vers l'enclave palestinienne.

Le bateau français "Dignité al-Karama", un des dix navires appartenant à la flottille d'aide internationale pour Gaza, a réussi à quitter les eaux territoriales grecques. Mais il n'aurait pas pour autant pris la direction de Gaza.

Ceci, contrairement à l'information publiée plus tôt dans la journée par l'Agence France Presse (AFP), selon laquelle les organisateurs de "Un bateau pour Gaza" affirmaient être en route vers l'enclave palestinienne. "Le bateau (...) a pu tromper la vigilance des garde-côtes grecs. Il a pu faire le plein de carburant et de nourriture. Il s'avance vers Gaza", avait alors précisé Jean-Claude Lefort, ex-député communiste se présentant comme porte-parole du collectif.

Dans les eaux internationales

Pour le moment, le "Dignité" reste dans les eaux internationales, selon les informations recueillies par France 24 auprès du porte-parole de l'équipage.

"Le Dignité, comme le reste des bateaux de la flottille, a l'intention d'aller à Gaza mais pour le moment il ne bouge pas. Peut-être qu'il partira effectivement pour Gaza demain, ou après-demain, mais pas pour l'instant. Cette décision dépend du reste de la flottille, qui fonctionne selon une logique de groupe. Encore une fois, (...) personne ne se "dirige" actuellement vers Gaza", a indiqué Thomas Sommer-Houdeville, porte-parole du navire français, à Gallagher Fenwick, correspondant de France 24. "La personne qui a communiqué une information contraire n'est pas habilitée à parler en notre nom, nous savons qui elle est. Et ce qu'elle dit est faux !", a-t-il ajouté.

Alors pourquoi autant de confusion ? "Cette flottille est constituée de nombreuses organisations qui finissent par être en compétition", explique Gallagher Fenwick. "Toutes veulent tirer la couverture à elles et chacune a ses propres donateurs."

Le navire de 19 mètres compterait à son bord une quinzaine de personnes - mais aucun journaliste - dont Olivier Besancenot, ancien porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), et l'eurodéputée écologiste Nicole Kiil-Nielsen. Autant d'informations impossibles à vérifier car les organisateurs, sans téléphone satellite à bord, sont injoignables.

La Grèce interdit toujours à la flottille d'appareiller

De son côté, la Grèce, qui a interdit à la flottille d'appareiller en direction de l'enclave palestinienne, avait justifié dimanche cette injonction par la nécessité de "protéger les passagers" du convoi - contre lesquels l'Etat hébreu a menacé d'utiliser la force, à plusieurs reprises .

La flottille a pour objectif de briser le blocus maritime imposé par Israël sur Gaza et d'y acheminer de l'aide. Elle s'est rapidement engluée dans les obstacles mis en place par les autorités grecques.

Les garde-côtes grecs ont arraisonné, vendredi et mardi, l'américain Audacity of Hope et le canadien Tahrir, qui étaient officiellement répertoriés comme participant à la flottille. Le premier a tenté de quitter le port du Pirée, le second le port crétois d'Aghios Nikolaos.

Le capitaine américain du premier, arrêté vendredi, a été déféré devant le parquet du Pirée, mardi matin, alors que des sympathisants manifestaient devant le bâtiment.

Un Australien, Michael Coleman, et deux Canadiennes, Soha Kneen et Sandra Ruch, arrêtés lors de l'opération contre le Tahrir, restaient détenus mardi "dans de bonnes conditions" en Crète, a indiqué Mme Ruch, jointe par téléphone par l'AFP. Elle a précisé avoir demandé un délai de 48h pour répondre des charges retenues contre elle. En effet, elle est présentée par la police comme étant la propriétaire du bateau.
 

Tags: Grèce, Gaza,