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À Bagdad, Sarkozy promeut la démocratie et l'investissement français

En visite surprise à Bagdad, Nicolas Sarkozy a appelé les entreprises françaises à investir en Irak. C'est la première visite d'un chef d'État français en Irak depuis l'intervention américaine en 2003.

Arrivé mardi à Bagdad, Nicolas Sarkozy est le premier chef d’État français à se rendre en Irak depuis l’invasion du pays en 2003. Cette étape irakienne n’était pas prévue au programme de la tournée du président dans la région.


Ce déplacement historique est destiné à "marquer la volonté de la France de participer au développement économique de l’Irak", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse commune avec son homologue irakien Jalal Talabani.


En 2003, la France, alors dirigée par Jacques Chirac, s’était opposée à l’invasion américaine en Irak, ce qui avait refroidi les relations entre Paris et Washington.


"Avant la guerre, la France aidait l’Irak pour sa production de pétrole. Bagdad a maintenant besoin d’aide et c’est une manière de dire que la France sera là économiquement", confirme Lucas Menget, grand reporter à FRANCE 24 et spécialiste de l’Irak.


Une visite surprise très politique


Cette visite se veut également politique. Elle intervient peu après les élections provinciales du 31 janvier, dont la bonne tenue a été saluée par la communauté internationale. "La France exprime ainsi son soutien au processus de démocratisation du pays", souligne Christophe Robeet, envoyé spécial de FRANCE 24 à Mascate, la capitale du sultanat d’Oman, où le président français devait initialement se rendre.


Depuis l’invasion de l’Irak en 2003, "cette zone est largement contrôlée par les Américains", affirme Lucas Menget. De fait, Nicolas Sarkozy a pris de vitesse son homologue américain Barack Obama avec ce déplacement. "Tout le monde s’attend à une visite surprise du président américain, explique Lucas Menget. Pour la France, c’est une manière de dire qu’elle peut être aussi rapide. Nicolas Sarkozy marque ainsi sa volonté de revenir dans cette zone."

"Le temps des pressions américaines est révolu"

Nicolas Sarkozy est accompagné par trois de ses ministres, Hervé Morin (Défense), Anne-Marie Idrac (Commerce extérieur) et Bernard Kouchner (Affaires étrangères). Ce dernier s’est déjà rendu par deux fois en Irak.


Le chef de l’Etat français s’est entretenu avec le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, qui a estimé lors d’une conférence de presse commune que "le temps des pressions américaines sur le gouvernement irakien était révolu."


Après l’Irak, le président français se rendra en Oman, au Bahreïn et au Qatar, où il prévoit de discuter du programme nucléaire iranien et de la lutte contre la piraterie.