
, envoyé spécial à Wolfsburg – Déterminante dans la qualification de son équipe pour les quarts de finale de la Coupe du monde-2011, Marta Vieira da Silva est la meilleure joueuse de la compétition et sans doute de l’histoire du football féminin.
Actrices d’un sport assez méconnu du grand public, peu de footballeuses ont le privilège d’entendre leur nom scandé dans l’enceinte d’un stade. C'est pourtant le cas de la Brésilienne Marta Vieira da Silva. Avant même le début du deuxième match de la poule D entre la Norvège et le Brésil au Mondial-2011 (1er au 24 juillet), de jeunes supporters allemands faisaient résonner les deux syllabes de son prénom dans un Wolfsburg Arena détrempé. Visiblement émue par tant d’attention, la numéro 10 de la Seleçao ne les a pas déçus.
78 buts en 71 sélections
Auteur de l’ouverture du score à la 22e minute, elle est aussi à l’origine du deuxième but de Rosana au retour des vestiaires (46e). Deux minutes plus tard encore, elle enfonçait le clou sur un exploit personnel qui assurait une place en quarts de finale à la sélection "auriverde", finaliste malheureuse en 2007 face à l’Allemagne. Une performance qui contraste avec la mauvaise entame de Mondial de Marta face à l’Australie (1-0), mais qui reflète mieux l’étendu de son talent hors norme.
Avec 78 buts marqués en 71 sélections, Marta a légitimement gagné le surnom de "Pelé en jupe". Un sobriquet que le Roi Pelé en personne a reconnu qu'elle méritait, à la différence près qu’elle a... de plus belles jambes que lui ! Élue meilleure joueuse de la planète à cinq reprises (2006-2010) et meilleure buteuse de la dernière Coupe du monde (7 buts), Marta n'évolue pas sur la même planète que ses congénères.
Plus gros salaire du football féminin
Ses accélérations hors normes et sa déconcertante maîtrise du ballon ont fait d’elle la joueuse la plus prisée et la mieux payée du football féminin. Elle est passée par la Suède, le Brésil et les États-Unis, forçant les Western New York Flash, son nouveau club depuis janvier 2011, à aligner un salaire annuel estimé entre 310 000 et 350 000 euros pour s’offrir le talent de la native de Dois Riachos, une bourgade pauvre de la région d’Alagoas, dans le nord-est du Brésil.
Si la somme ne représente qu’une infime partie des montants vertigineux pratiqués dans le football masculin (le salaire de Cristiano Ronaldo s'élève à 12 millions d'euros annuels par exemple), son cachet représente plus du double de ce que perçoit la joueuse la mieux payée du championnat de France, la Suédoise Lotta Schelin, championne d’Europe 2011 avec l’Olympique Lyonnais (144 000 euros).
Reste que ce statut de légende vivante ne semble pas entamer le caractère jovial et altruiste de la star. À l’issue de la victoire du Brésil face à la Norvège, son sélectionneur Kleiton Lima parlait d'elle en ces mots : "Elle est pragmatique, humble, et pourtant c'est un génie !". Tout est dit... Il ne reste plus à Marta qu'à remporter la Coupe du monde, le dernier trophée qui manque encore à son palmarès.