Grâce à sa victoire en demi-finale sur Jo-Wilfried Tsonga, Novak Djokovic (photo) est devenu le nouveau numéro un mondial ATP aux dépens de Rafael Nadal, pourtant tombeur d'Andy Murray. Le Serbe et l'Espagnol se retrouveront en finale dimanche.
AFP - Novak Djokovic a fait tomber Rafael Nadal de son trône de N.1 mondial en se hissant pour la première fois vendredi en finale de Wimbledon et espère parachever son triomphe dimanche en dépouillant l'Espagnol de son titre sur le gazon londonien.
Fier d'avoir atteint l'un des grands objectifs de sa carrière, le Serbe n'a pas caché que cet accomplissement prendrait un tout autre relief s'il s'imposait dans le Grand Chelem anglais.
"Bien sûr. Je rêve de Wimbledon depuis que je joue au tennis", a dit le champion de 24 ans après avoir embrassé l'herbe du Central, submergé par l'émotion.
"C'est un de ces moments qu'on a du mal à décrire. On se souvient de toute sa carrière, de son enfance. Tout ce pour quoi on a travaillé devient réalité", a dit le 25e N.1 de l'histoire depuis l'instauration du classement en 1973.
La finale promet de rester dans les annales si les deux joueurs évoluent au même niveau que vendredi, Djokovic pour éliminer le Français Jo-Wilfried Tsonga en quatre sets 7-6 (7/4), 6-2, 6-7 (9/11), 6-3 et Nadal pour battre, comme l'an passé, l'Ecossais Andy Murray, également en quatre manches, 5-7, 6-2, 6-2, 6-4.
Il s'agira du 28e Nadal-Djokovic, le vrai tube du circuit ces dernières années (en comparaison il n'y a eu "que" 25 Federer-Nadal). L'Espagnol menait largement jusqu'au début de la saison 2011, mais le Serbe a remporté leurs quatre derniers affrontements, en finale des Masters 1000 d'Indian Wells, Miami, Madrid et Rome.
C'est cette formidable série de 41 matches gagnés entre l'Open d'Australie et sa première défaite de la saison face à Roger Federer en demi-finale de Roland-Garros il y a un mois que la première place mondiale récompense.
Contre Tsonga, le Belgradois a nettement haussé son niveau de jeu par rapport à un début de tournoi peu convaincant pour battre le Français, tombeur de Federer au tour précédent en cinq sets épiques.
Murray déçoit encore
Dans l'ensemble, Djokovic a dominé du fond du court, même si le Français a eu ses moments d'euphorie, au tout début du match, quand il a pris d'entrée le service du Serbe, puis dans la troisième manche.
Nadal avait a priori un adversaire plus redoutable à écarter, mais Murray s'est encore une fois montré décevant dans sa troisième demi-finale perdue d'affilée devant son public.
Le Majorquin a mis du temps à entrer dans le match, commettant des erreurs inhabituelles. Il a pu compter sur les innombrables fautes directes de l'Ecossais dès la deuxième manche pour trouver le bon rythme.
Il a fallu attendre le quatrième set pour que Murray montre enfin un jeu digne du N.4 mondial, mais il était trop tard car le break était déjà fait.
Comme l'année dernière au même stade et comme il y a un mois à Roland-Garros, Nadal a remporté une victoire assez peu coûteuse en énergie: une bonne opération compte tenu de la mystérieuse douleur au pied qui l'oblige à jouer sous anesthésiant local depuis deux matches.
Nadal perd la place de N.1 mondial prise à Federer il y a un peu plus d'un an, mais se consolera vite s'il parvient à décrocher son troisième titre à Wimbledon en cinq finales. Il s'agirait de son onzième trophée du Grand Chelem en treize finales.
Le taux de réussite de Djokovic est pour le moment moins impressionnant avec deux titres à l'Open d'Australie (2008, 2011) en quatre finales majeures, dont l'une perdue contre Nadal à l'US Open en 2010.