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Joly distance Hulot au premier tour de la primaire d'Europe Écologie-Les Verts

Avec 49,75 % des voix, Eva Joly rate à une soixantaine de voix près la majorité absolue. La candidate obtient plus de 9 points d'avance sur Nicolas Hulot qui, pourtant, était donné grand favori. Le second tour s'achèvera le 7 juillet.

AFP - La semaine dernière, elle n'excluait pas d'être la "porte-parole" de Nicolas Hulot en campagne mais espérait que l'ex-animateur fasse "l'inverse". Mercredi, Eva Joly a créé la surprise, à deux doigts d'être élue dès le premier tour de la primaire comme candidate EELV pour 2012.

Pourtant, de nombreux responsables d'EELV voyaient encore mardi matin l'ex-animateur d'Ushuaïa remporter le scrutin.

C'est à "la Chocolaterie", siège d'EELV, que Cécile Duflot, a annoncé les résultats après l'ouverture en secret de l'urne électronique. La patronne d'EELV est officiellement neutre mais a du mal à cacher sa préférence pour M. Hulot.

Avec 49,75% des voix, Eva Joly rate à une soixantaine de votes près la majorité absolue. Très loin derrière, Nicolas Hulot ne recueille que 40,22%, mais a récupéré des voix dans le vote électronique, les tendances du seul vote papier la veille ne le donnant qu'à 30-35% contre 50-55% à sa rivale.

"C'est une surprise et une déception dues à la brièveté de sa campagne", juge Yves Cochet, soutien de l'homme du Pacte écologique de 2007. Une "grande satisfaction" avec une "avance confortable", sourit pour sa part Yannick Jadot, porte-parole de l'ex-juge.

Les deux candidats se retrouveront donc à Grenoble jeudi soir pour le seul débat de second tour. Le vote reprendra aussitôt jusqu'au 7 juillet. Résultat le 12.

Après avoir hésité à se retirer pour ne pas faire d'"acharnement thérapeutique sur sa candidature", l'écologiste vedette ira bien "jusqu'au bout" pour porter "de manière décomplexée sa conception de l'écologie", a dit à l'AFP Jean-Paul Besset, son porte-parole. "Il ne peut pas lâcher et donner l'impression de fuir" vu "la dimension des enjeux", souligne ce proche.

Eva Joly s'est dite "sereine", aspirant à "être la candidate de tous les écologistes" en reprenant "à son compte les aspects positifs de ses concurrents" : "radicalité" de Stéphane Lhomme, "ancrage de terrain" de Henri Stoll et en dernier, "pouvoir d’évocation" de Nicolas Hulot...

Pour Yannick Jadot qui réfute "un vote de rejet" anti-Hulot, "c'est une deuxième élection qui commence" et le premier tour "traduit la légitimité et la crédibilité d'Eva". Elle en "sort plus forte que jamais", juge François de Rugy. Pour Jean-Vincent Placé, Hulot n'a "qu'une chance sur 100".

Dans l'autre camp aussitôt réuni autour du candidat, on y croit encore. Jo-Wilfried Tsonga "était bien mené deux sets à zéro avant de gagner" face à Roger Federer à Wimbledon, souligne Denis Baupin, dans un parti où en 2007, Yves Cochet a perdu de deux voix face à Dominique Voynet, et Noël Mamère de moins de cent bulletins face à Alain Lipietz en 2002, avant de redevenir candidat.

Pour l'élu parisien qui reconnaît "une surestimation de la dynamique" Hulot, ses propos polémiques sur Jean-Louis Borloo "n'ont pas contribué à clarifier son message".

Mme Duflot s'est par ailleurs félicitée du "grand succès de cette primaire" par le nombre d'inscrits (32.896) et "le formidable taux de participation", 77,3% (0,37% de votes blancs).

Les "petits" candidats, MM. Stoll et Lhomme, totalisent à eux deux 8,5%. Le mandataire de ce dernier a indiqué qu'il y aurait "éventuellement une contestation sur le vote électronique".

Par ailleurs, un problème a été soulevé par certains sur les quelque 600 inscrits à la primaire par le Mouvement écologiste indépendant d'Antoine Waechter, qui ne compteraient en fait que 200 adhérents à jour de leurs cotisations.

Quant aux 163 votes nuls, quelques-uns ont voté Cécile Duflot ou Daniel Cohn-Bendit...