logo

Google répond enfin à Facebook avec Google +

Le géant de l’Internet a dévoilé ce mardi les spécificités de son réseau social, baptisé "Google +", avec lequel il compte bien s'attaquer à son rival Facebook. Objectif : ne pas se laisser doubler sur le marché de la publicité en ligne.

Le monde a-t-il réellement besoin d’un nouveau réseau social ? Google pense que oui. Ne serait-ce que pour éviter de perdre la bataille publicitaire, le géant de l’Internet a annoncé ce mardi la sortie de Google +.

Sept ans après la création de Facebook, Google s’y met donc aussi. Car son nouveau bébé ressemble beaucoup au maître actuel des réseaux sociaux. Google + doit permettre de partager facilement réflexions, photos, vidéos et autres liens avec ses "amis". Autant de possibilités que les utilisateurs de Facebook connaissent bien pour s’y adonner quotidiennement.

Malgré les ressemblances avec son principal concurrent, durant toute la présentation de ce nouveau venu dans la galaxie des services Google, Vic Gundotra – le M. "réseau social" du géant de l’Internet – n’a pas prononcé une seule fois le nom de Facebook. Mieux : il a fait comme si son rival n’existait pas. "Aujourd’hui la manière de partager ses informations en ligne est bizarre, fonctionne mal et nous comptons arranger ça", a-t-il affirmé. Pas sûr que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, apprécie ce désaveu, vu le travail effectué depuis 2004.

Une autre vision du partage d'informations

Pour se différencier - sans le dire – de son rival, Google mise sur le caractère privé de son nouveau service. Les créateurs de Google + estiment en effet que la manière dont les internautes partagent les informations en ligne génèrenet une forme de "peur". "Les gens ne veulent pas que tout le web soit au courant de ce qu’ils font", estime Vic Gundotra. Une façon de rappeler à mots couverts les nombreuses critiques adressées à Facebook pour sa gestion jugée trop laxiste des données privées. Pour y remédier, Google + propose de trier ses amis en "cercles". Ce qu’on partage avec son "cercle" famille, par exemple, ne pourra pas être vu par le reste de ces contacts.

Est-ce que cette modalité de partage sera suffisante pour se faire une place sous le soleil du web social ? Près de 750 millions de personnes dans le monde utilisent Facebook, et rien n’indiquent qu’ils ont besoin d’une alternative. D’autant plus que, dans certains pays, dont les Etats-Unis, le nombre de nouveaux abonnés à Facebook stagne voire régresse. Une tendance qui pourrait même indiquer que le phénomène du "je-partage-ma-vie-en-ligne" commence à lasser.

Suivre à la trace les internautes

Une tendance que Google ne veut pas et ne peut pas se permettre de voir. Google vit et se nourrit de publicités. Les données échangées sur les réseaux sociaux lui sont à ce titre très précieuses. Elles sont en effet bien plus personnelles que celles que le géant de l'Internet peut glaner en scrutant les habitudes des internautes sur son moteur de recherche éponyme. Facebook ayant pris le soin de construire autour de son réseau social une sorte de mur virtuel, Google n'est pas en mesure d'accéder aux informations qui y sont publiées.

Google a bien tenté à plusieurs reprises d’y trouver des brèches. En 2009, il avait lancé Buzz, un réseau social intégré à sa messagerie Gmail, mais qui n’a jamais vraiment décollé. Google dispose en outre depuis 2004 d’un autre réseau social, Orkut, qui fonctionne plutôt bien en Inde et au Brésil.

Il devenait urgent que le géant de Mountain View (Californie) transforme enfin l’essai sur le terrain social. En mai, 103 milliards de pages Facebook ont été vues, et les internautes y ont passé en moyenne 373 minutes, selon le cabinet d’études des nouveaux médias ComScore. Des chiffres qui doivent faire des envieux chez Google qui a dû se "contenter" de 46,3 milliards de pages vues, et d'une moyenne de 231 minutes passées par les internautes sur les pages Google.