L'état-major français a confirmé le parachutage d'armes légères aux rebelles libyens. Selon Le Figaro, qui avait révélé l'information, l'initiative a permis aux tribus berbères de se rapprocher de la capitale libyenne.
L’armée française a procédé ces dernières semaines à des parachutages d'armes en faveur des rebelles libyens. Le porte-parole de l'état-major a confirmé mercredi l'information qui avait d'abord été révélée par le quotidien français Le Figaro daté de mercredi.
Ces "moyens d'autodéfense" ont été largués début juin sur la région du djebel Nefoussa, au sud de Tripoli, a précisé le colonel Thierry Burkhard.
Citant des sources françaises haut placées et s’appuyant sur des documents estampillés "DGSE Confidentiel défense", Le Figaro affirme que Paris a livré des armes "en quantité importante" dont des lance-roquettes, des fusils d'assaut, des mitrailleuses et des missiles antichar Milan. Des opérations, détaille le journal, facilitées par l’équipement spécifique de l'armée française qui dispose "d'un système unique de largage" extrêmement précis.
"Les livraisons ont commencé il y a environ six semaines. (…) Elles avaient pour objectif de fournir des armes supplémentaires aux rebelles berbères de cette région", a précisé l’auteur de l’article, Philippe Gélie, sur l’antenne de FRANCE 24. Il estime que cette décision procède d’un calcul à la fois "tactique, politique et logistique".
"Les Français ont agi seuls"
Car après trois mois de frappes en Libye sous l’égide de l’Otan, qui n'ont pas encore délogé du pouvoir le colonel Kadhafi, les tensions se font sentir au sein de l'organisation. L'Italie a en effet réclamé la semaine dernière une suspension des hostilités tandis que la Norvège a annoncé qu'elle allait mettre fin à son engagement dès le 1er août.
Selon Philippe Gélie, l’initiative française découle du constat que le front Est reste bloqué. "Il fallait ouvrir un nouveau front, et c’est dans ce but que les Français ont agi seuls, (…) et livré pour la première fois et directement des armes à la rébellion", affirme-t-il.
Jusqu’ici, les armes acheminées aux rebelles, en provenance du Qatar et des Emirats arabes unis, étaient livrées à Benghazi, fief de la rébellion. "Il est significatif que la France ait livré pour la première fois et directement des armes à des rebelles libyens", estime Philippe Gélie.
Sur le terrain, l’initiative aurait permis aux rebelles berbères, soulevés contre le colonel Kadhafi, d’avancer d’est en ouest jusqu’aux abords de Gharian, affirme le quotidien. Cette ville constitue désormais un verrou stratégique à une soixantaine de kilomètres au sud de Tripoli. "Il s’agit de la seule progression rebelle enregistrée sur le terrain depuis plusieurs semaines. Une nette avancée mais qui n’a pas encore fait basculer la guerre", conclut Philippe Gélie.