La cinéaste et actrice iranienne Mahnaz Mohammadi a été arrêtée à Téhéran, annonce un site d'opposition. Elle avait été empêchée de se rendre à Cannes pour la présentation du film "Noces éphémères" dont elle est l'actrice principale (photo).
AFP - La cinéaste iranienne et militante des droits de la Femme Mahnaz Mohammadi a été arrêtée dimanche à Téhéran par des membres des forces de sécurité non identifiés, selon le site d'opposition réformateur Kaleme.com.
Mme Mohammadi "a été arrêtée dimanche matin à son domicile par des agents des forces de sécurité non identifiés et pour un motif inconnu", a indiqué le site de l'ancien premier ministre Mir Hossein Moussavi, actuellement en résidence surveillée.
Kaleme.com a estimé que la cinéaste iranienne pourrait avoir été arrêtée par les services de renseignement des Gardiens de la révolution, le bras armé idéologique du régime iranien.
Ni les officiels ni les média iraniens n'ont annoncé cette arrestation.
Mme Mohammadi est notamment la réalisatrice du film "Femmes sans ombre" primé dans plusieurs pays et a contribué à un documentaire de la réalisatrice Rakhshan Bani-Etemad, "Nous sommes la moitié de la population", sur l'élection présidentielle controversée de 2009.
Selon Kaleme.com, elle avait été arrêtée puis relâchée en juillet 2009 en même temps que le cinéaste Jafar Panahi au cimetière de Behecht-e-Zahra, au sud de Téhéran.
Tous deux participaient à une cérémonie à la mémoire des victimes de la répression des manifestations de protestation contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, jugée frauduleuse par l'opposition réformatrice.
Son passeport lui avait été retiré récemment, l'empêchant de se rendre à Cannes en mai pour assister à la présentation du film du réalisateur franco-iranien Reza Serkanian "Noces éphémères", dont elle est la principale actrice, ont indiqué lundi à l'AFP des proches dans le milieu du cinéma à Paris.
Dans un message lu par le célèbre réalisateur Costa-Gavras lors d'un débat à Cannes, Mahnaz Mohammadi indiquait être en train de réaliser un nouveau documentaire sur les femmes iraniennes, selon les mêmes sources.
"Je suis une femme, je suis cinéaste, deux raisons suffisantes pour être coupable dans ce pays", relevait-elle en affirmant toutefois: "j'ai de l'espoir".