AFP - Le professeur José Graziano da Silva, élu dimanche à la tête de l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), incarne le programme brésilien de lutte contre la faim "Fome Zero" (Faim zéro), considéré comme un succès retentissant.

"Faim zéro", qui mettait l'accent sur la participation de la société civile à ce programme et sur l'égalité hommes-femmes, a contribué à sortir 24 millions de personnes de l'extrême pauvreté en cinq ans et à réduire de 25% la sous-alimentation au Brésil.

Originalité du programme: les transferts monétaires étaient tous effectués auprès des femmes dans les foyers, afin de les rendre plus autonomes et, a expliqué M. da Silva, d'"assurer une utilisation plus efficace des ressources".

Agé de 61 ans, cet économiste a mené toute sa carrière dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l'agriculture et du développement rural, tout en luttant aux côtés des syndicats brésiliens.

Ancien ministre de la Sécurité alimentaire et de la Lutte contre la faim du charismatique président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), professeur titulaire à l'Université d'Etat de Caminas (Unicamp), il a contribué à former toute une génération de jeunes professionels latino-américains dans les domaines du développement rural et de la sécurité alimentaire.

Depuis 2006, il était représentant régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes auprès de la FAO et sous-directeur général de l'organisation.

C'est fort de cette expérience et de sa contribution à la rénovation d'une organisation jugée souvent trop bureaucratique qu'il avait fait campagne "pour une FAO forte et efficace".

Né en 1949, de nationalité italo-brésilienne, M. Graziano est marié à la journaliste Paola Lagasacchi, père de deux enfants et deux fois grand-père. Il parle couramment l'anglais, l'espagnol et le portugais.