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Trois mises en examen dans l'affaire d'escroquerie du Stade Français

Trois personnes ont été mises en examen après la plainte pour escroquerie déposée par les dirigeants du club. Le Stade Français, qui devait être repris par une fondation canadienne, n'a jamais reçu la somme de la transaction.

AFP - Trois personnes ont été mises en examen pour escroquerie vendredi à Paris après les plaintes déposées par les dirigeants du club de rugby du Stade Français, menacé de dépôt de bilan et de relégation.

Les trois personnes, dont l'identité n'a pas été précisée, ont été mises en examen pour "escroquerie en bande organisée" et "faux et usage de faux", a-t-on appris de source judiciaire

Deux d'entre elles ont été placées en détention provisoire avant un débat différé devant le juge des libertés et de la détention (JLD). La troisième a été placée sous contrôle judiciaire, a précisé cette source.

Le parquet de Paris avait ouvert un peu plus tôt une information judiciaire après les plaintes pour escroquerie déposées par les dirigeants du club de rugby du Stade Français, Max Guazzini et Bernard Laporte.

Le président et l'administrateur du Stade Français assurent avoir été victimes de la Fondation canadienne FACEM, qui n'a pas versé 12 millions d'euros promis pour devenir actionnaire majoritaire. Ils ont porté plainte après avoir découvert que les documents fournis par le repreneur du club s'étaient révélés faux.

Ce double dépôt de plainte est intervenu deux semaines après l'officialisation de la recapitalisation du club, orchestrée par Bernard Laporte, nommé administrateur du Stade Français, qui s'était associé à la Facem pour reprendre le club. Max Guazzini, ancien actionnaire majoritaire, devait lui conserver 25% des parts.

"Club mythique"

Une personne "de nationalité camerounaise" avait été placée en garde à vue mardi soir, une autre mercredi soir et une troisième jeudi.

La personne placée en garde à vue mercredi soir s'était présentée comme le mandataire de la fondation canadienne, la Fondation pour l'amélioration des conditions de l'enfance dans le monde (Facem), censée reprendre le club et ayant garanti un apport de 12 millions d'euros qui n'a jamais été versé, selon l'une des sources.

Le Stade Français, club phare du Top 14 depuis des années, doit trouver d'ici à lundi, date de son audition devant le Conseil supérieur de la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion (DNACG) de la Ligue nationale (LNR), 6,6 millions d'euros pour continuer à exister.

La ministre des Sports Chantal Jouanno a admis jeudi que l'Etat ne pouvait pas sauver le Stade Français, tout en assurant faire son possible pour faciliter une solution de reprise.

"On n'imagine pas que des escroqueries et des difficultés conjoncturelles puissent porter préjudice à un club mythique, mais par ailleurs on ne trouve pas de somme pareille sous le pas d'un cheval", a dit Mme Jouanno devant la presse après avoir reçu Max Guazzini et Bernard Laporte.

Max Guazzini, sans se prononcer sur le fond du dossier, s'est dit ému par les marques de solidarité reçues. "Je n'imaginais pas qu'on était aussi populaire, qu'on nous aimait autant (...) Je reçois des messages d'anonymes, de joueurs, de présidents de clubs, même des gens qui nous proposent de l'argent, de petites sommes et ça nous touche énormément", a-t-il dit.

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