
Le fondateur du Parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon, a été élu par les militants candidat du Front de gauche pour la présidentielle de 2012. En 2007, Marie-Georges Buffet avait recueilli moins de 2% des suffrages.
AFP - Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) a, sans surprise, été élu candidat du Front de gauche pour 2012 par les militants communistes, devenant ainsi le premier non communiste à représenter le PCF à une présidentielle depuis François Mitterrand en 1974.
C'est Marie-George Buffet, l'ex-numéro un du PCF, qui a annoncé dans un communiqué les résultats du vote, grillant la politesse à son successeur à la tête du parti, Pierre Laurent, qui devait les proclamer dimanche matin au siège, place du Colonel Fabien à Paris.
Avec "près de 60%" des voix des quelque 130.000 adhérents communistes revendiqués et une forte participation, selon l'ex-ministre des Sports, l'eurodéputé et coprésident du Parti de gauche est donc largement élu par les communistes, mettant ainsi fin à son parcours du combattant.
Faisant suite à la "préférence" affichée début avril par M. Laurent après des mois de faux suspense, les 670 délégués communistes avaient déjà approuvé, le 5 juin dernier, à 63,6% des voix, le choix de l'ex-sénateur et ex-ministre socialiste pour représenter le Front de gauche (FG) en 2012.
Dans une primaire qui ne disait pas son nom, M. Mélenchon était opposé à deux candidats: André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme favorable au Front de gauche (FG) et l'"identitaire" Emmanuel Dang Tran, responsable d'une section PCF parisienne, opposé au Front de gauche (très minoritaire).
A Paris, lors du vote des militants, réunis de jeudi à samedi, M. Mélenchon a obtenu 60,8% des voix (29,6% pour M. Chassaigne), 65% dans les Hauts-de-Seine, 63% dans l'Aube, 62% dans les Pyrénées-Atlantiques.
Il recueille un très large 78% en Seine-Saint-Denis où Mme Buffet qui le soutenait, est députée. Gros score aussi dans le Tarn-et-Garonne avec 74% des voix des militants communistes.
M. Mélenchon n'obtient en revanche que 49% en Loire-Atlantique, talonné par M. Chassaigne (48%). En Seine-Maritime, c'est l'élu auvergnat qui le dépasse (49% contre 48%).
"On ne peut que se féliciter de ce résultat, c'est historique", a réagi auprès de l'AFP, Eric Coquerel, secrétaire national du PG. "Le Front de gauche va pouvoir se présenter à la présidentielle et aux législatives et donner un espoir pour le peuple", a-t-il ajouté, voyant là le moyen d'"effacer l'échec" de la candidature unitaire de la gauche radicale en 2007.
"Ca nous fait renouer avec l'espérance que peut porter ensemble toute la gauche qui est en rupture avec le système", a-t-il fait valoir.
Il faut remonter à 1974, avec le soutien des communistes dès le premier tour à François Mitterrand et au "programme commun", pour trouver une présidentielle sans candidat PCF.
Depuis 1981 et Georges Marchais (15,3%), le score du PCF a lourdement chuté: 6,7% pour André Lajoinie en 1988, 8,6% puis 3,37% pour Robert Hue en 1995 et 2002, avant le calamiteux 1,93% de Marie-George Buffet en 2007.
Dans les sondages, M. Mélenchon recueille entre 4 et 7% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, une des raisons pour lesquelles les militants communistes se sont prononcés pour lui, encore traumatisés par le score de Mme Buffet.
Le PCF avait également accepté sa candidature car elle est associée à un accord sur les législatives réservant près de 80% des circonscriptions à des candidats communistes.
Après le 20h00 dimanche sur TF1 avec Claire Chazal, M. Mélenchon fera dès lundi son premier déplacement de candidat officiel pour "rencontrer les salariés en lutte de Fralib" (Thé Eléphant, Lipton).
Pour lui, il était primordial d'être en ordre de marche avant les socialistes qui, pense-t-il, vont se déchirer durant leur primaire, "sorte de PMU politique", à l'automne.