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Obama passe à l'attaque pour convaincre sur ses réformes

Obama doit donner lundi soir sa première conférence de presse en tant que président, depuis la Maison Blanche. L'objectif : montrer qu'il respecte le calendrier des réformes alors que le pays est confronté à une crise économique majeure.

AFP - Barack Obama devait donner lundi soir sa première conférence de presse en tant que président américain à un moment clef pour le sort des plans de relance de l'économie et de sauvetage du secteur financier, qui se conjuguent tous deux en centaines de milliards de dollars.

Le président américain devait répondre aux questions des journalistes depuis un salon de la Maison Blanche, à 20H00 (01H00 GMT mardi).

Trois semaines après son entrée en fonctions, l'objectif est clair pour le nouveau président : montrer qu'il est le capitaine et qu'il respecte le calendrier des réformes alors que les Etats-Unis sont confrontés à une crise économique majeure et que chaque nouvelle journée apporte son lot de mauvaises nouvelles. Dernière en date vendredi : la hausse du chômage, avec 598.000 emplois en moins en janvier, ce qui en fait le mois le plus destructeur depuis décembre 1974.

Et pour se présenter en patron devant des millions d'Américains à cette heure de très grande écoute à la télévision, Barack Obama n'a pas ménagé ses efforts.

Reprenant ses habitudes de campagne, il devait se rendre lundi à Elkhart, dans l'Indiana (nord), pour défendre devant les Américains le plan de relance de l'économie.

"Voyager dans le pays offre une chance à M. Obama de se remettre en selle. Et l'image du président descendant d'Air Force One devant des foules impatientes et conquises est une manière unique et très présidentielle de le faire", écrivait lundi le New York Times.

Force est de constater que tout ne s'est pas passé comme M. Obama l'aurait souhaité concernant les discussions sur le gigantesque paquet de mesures censé faire repartir la première économie mondiale, mêlant investissements publics divers et réductions d'impôts, et que M. Obama espère promulguer dans les huit jours.

Entamées lundi dernier au Sénat, les négociations ont péniblement abouti à un compromis d'un montant total de 827 milliards de dollars. Signe d'impatience -ou d'énervement-, le président a haussé le ton à plusieurs reprises pour faire accélérer les discussions.

Les sénateurs devaient voter lundi sur la fin des débats, avant de se prononcer sur le texte, possiblement mardi. Le projet, dont la Chambre des représentants a adopté sa propre version, poursuivra ensuite sa navette législative.

Certains critiquent déjà la version remodelée par les sénateurs, qui, en taillant dans les 920 milliards de dollars initialement prévus, ont tiré un trait sur des dépenses symboliques, comme sur le financement des écoles.

Pour le prix Nobel d'économie 2008 Paul Krugman, la volonté de Barack Obama de pratiquer une politique au delà des clivages partisans a conduit à livrer le texte aux centristes qui "ont fait de leur mieux pour rendre le plan moins bon et moins efficace".

Dans une analyse publiée lundi dans le New York Times, il reproche au président américain de s'accrocher à sa "conviction qu'il peut transcender les divisions politiques", ce qui a abouti "à altérer sa stratégie économique".

Les questions des journalistes devraient également porter sur un autre train de mesures: le nouveau plan de sauvetage des banques, qui doit être présenté mardi par le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, lors d'une conférence de presse à à 11H00 (16H00 GMT).

Ce plan est censé modifier et compléter celui de 700 milliards de dollars voté en octobre par le Congrès, dont une moitié n'a pas encore été allouée.