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L'organisation Human Rights Watch doute de l'impartialité de la justice ivoirienne

Pour l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch, aucun élément des forces armées du président Alassane Ouattara impliqués dans des "crimes graves" n'a, pour l'heure, été arrêté.

AFP - La justice ivoirienne "semble partiale" face aux auteurs de violations des droits de l'Homme, s'inquiète mercredi Human Rights Watch (HRW), soulignant qu'aucun élément des forces du président Alassane Ouattara impliqué dans des "crimes graves" n'a encore été arrêté.

Dans un communiqué, l'organisation de défense des droits de l'Homme appelle le nouveau pouvoir à donner une suite au rapport de la commission d'enquête nommée par l'ONU sur les crimes commis durant la crise post-électorale.

Dans leur rapport qui devait être examiné mercredi par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, les enquêteurs accusent les forces pro-Ouattara et celles de l'ex-président Laurent Gbagbo d'avoir commis des actes susceptibles d'être classés "crimes contre l'humanité et crimes de guerre", et demandent que leurs auteurs soient traduits en justice.

"Si la Côte d’Ivoire tient à rompre avec son passé comme le président Ouattara l’a promis, une justice impartiale doit impérativement être rendue aux milliers de victimes", estime aussi HRW.

Or, selon Corinne Dufka, chercheuse au sein de l'ONG, "le clivage se creuse entre le discours du gouvernement Ouattara selon lequel personne n’est au-dessus des lois, et la réalité d’une justice qui semble être partiale et marcher au ralenti".

"Aucun des membres des Forces républicaines (pro-Ouattara, ndlr) n’a été arrêté ou placé en garde à vue pour crimes graves commis pendant la période post-électorale", poursuit HRW.

Parallèlement, des dizaines de présumés auteurs ou responsables d'exactions au sein du camp Gbagbo "sont en garde à vue depuis plus de deux mois, mais les procureurs n’ont toujours pas porté d’accusations formelles" contre eux, souligne l'organisation, demandant d'en finir avec cette "incertitude juridique".

La crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir après sa défaite au scrutin de novembre 2010 a été marquée par quelque 3.000 morts, selon le nouveau régime, installé après l'arrestation de M. Gbagbo le 11 avril.