La Cour de cassation a rejeté la demande émise par le parquet général de Versailles de regroupement à Paris de l'ensemble des procédures dans l'affaire du Mediator. Cette décision pourrait permettre la tenue d'un premier procès pénal en 2012.
AFP - La Cour de cassation a rejeté mercredi la demande de regroupement à Paris de l'ensemble des procédures dans l'affaire du Mediator, ouvrant la voie à un premier procès pénal à Nanterre où ont été déposées trois citations directes.
La Cour de cassation s'est opposée à la demande du parquet général de Versailles qui avait demandé, suivant les instructions de la Chancellerie, le renvoi de ces citations directes à Paris où trois juges d'instruction parisiens enquêtent dans ce dossier sur des faits de "tromperie aggravée" et d'"homicides involontaires".
Les trois citations directes resteront par conséquent à Nanterre où a été fixée fin septembre une audience pour déterminer la date du procès.
Ce rejet du dessaisissement est "une belle victoire pour les victimes", a estimé l'avocat de plusieurs d'entre elles, Me Charles Joseph-Oudin.
Ce premier "procès n'aura visiblement pas lieu à l'automne mais au printemps 2012", a-t-il ajouté.
Les trois citations directes, déposées devant la présidente de la 15e chambre correctionnelle du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez, visent notamment le groupe Servier, son fondateur de 88 ans Jacques Servier, ainsi que la société Biopharma, qui a commercialisé le Mediator.
Le Mediator a été retiré du marché en novembre 2009 en raison des risques cardiaques encourus par les patients. Cet antidiabétique, largement prescrit comme coupe-faim, a causé 500 à 2.000 décès, selon plusieurs études. Cinq millions de malades l'ont utilisé.