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La fille de Liliane Bettencourt saisit à nouveau le juge des tutelles

Alors que la bataille judiciaire dans la famille Bettencourt semblait close, Françoise Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, a saisi à nouveau la justice demandant une mise sous tutelle de l'héritière de L'Oréal.

REUTERS - La bataille judiciaire qui semblait terminée entre l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt et sa fille Françoise Meyers reprend avec une nouvelle demande de placement sous tutelle de l'octogénaire.

L'avocat de Françoise Meyers a saisi un juge des tutelles de Courbevoie (Hauts-de-Seine) pour obtenir des mesures de protection juridique limitant les possibilités d'initiative financière de la milliardaire, 17e fortune mondiale, selon Lemonde.fr.

"Des inquiétudes sont apparues qui font craindre de nouvelles dérives contraires aux intérêts de Mme Liliane Bettencourt. Se reconstitue autour (d'elle) un cercle qui se prétend affectif au détriment de sa famille", lit-on dans la requête déposée lundi et publiée en partie par le site.

Cette querelle commencée en 2007 avait donné lieu à une affaire d'Etat, après la divulgation d'enregistrements clandestins de la milliardaire révélant des faits de fraude fiscale internationale et des liens financiers avec l'actuelle majorité.

Le dossier à l'origine de l'affaire, un supposé abus de faiblesse à propos de dons d'une valeur d'un milliard d'euros de Liliane Bettencourt au photographe François-Marie Banier, avait toutefois été théoriquement refermé après un accord signé en décembre dernier.

François-Marie Banier a renoncé à toucher environ 600 millions d'euros d'assurances-vie. Le tribunal de Bordeaux devrait refermer ce dossier avant l'été.

La nouvelle requête met en cause notamment Me Pascal Wilhem, avocat qui dispose d'un "mandat de protection future" le désignant par avance comme le gestionnaire des affaires de la milliardaire en cas d'incapcité.

Le mandat a été prévu après l'accord signé entre Françoise Bettencourt-Meyers et sa mère. Cet avocat est aussi celui d'une société de l'homme d'affaires Stéphane Courbit, où Liliane Bettencourt vient d'investir.

Dans une ordonnance du 25 mars dernier, également publiée par Lemonde.fr, le juge des tutelles de Courbevoie a déjà conclu que "les facultés cognitives de Mme Liliane Bettencourt (étaient) nettement altérées par une maladie cérébrale".

Parallèlement, les enquêtes judiciaires nées de cet imbroglio familial se poursuivent à Bordeaux, et un juge d'instruction a rendu visite mardi à l'héritière à Neuilly, après deux refus de sa part de déférer à des convocations.

Ces informations judiciaires, qui concernent notamment l'ancien ministre Eric Woerth, poussé à quitter le gouvernement fin 2010, menacent toujours potentiellement l'Elysée à moins d'un an de l'élection présidentielle de 2012, puisqu'il est aussi question d'un éventuel financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

L'imbroglio familial est encore plus complexe dans ce volet, puisque mère et fille y sont là d'accord pour demander une annulation de procédure pour des motifs techniques. Ces demandes ont été plaidées lundi à Bordeaux et la décision a été mise en délibéré au 28 juin.