Le président letton Vladis Zatlers (photo), dont le mandat arrive à échéance le 7 juillet, n'est pas parvenu à obtenir la confiance des parlementaires. Il laissera sa place à Andris Berzins, un ancien patron de banque.
AFP - Le président sortant Valdis Zatlers a perdu jeudi sa réélection à la tête de l'Etat en Lettonie, le Parlement lui ayant préféré un ex-banquier, Andris Berzins, élu par 53 voix contre 41 pour Zatlers, selon les résultats officiels.
M. Zatlers, 56 ans, dont le mandat arrive à échéance le 7 juillet, s'est en effet aliéné une partie des parlementaires en demandant samedi dernier la dissolution de l'assemblée.
Dans un geste destiné à responsabiliser les parlementaires, le président Zatlers a pris cette décision après le refus de la chambre de lever l'immunité d'un député soupçonné de corruption, un mal qui ronge ce pays balte de 2,2 millions d'habitants.
Selon la Constitution, la demande du président, qui a un rôle essentiellement protocolaire en Lettonie, sera soumise à un référendum national le 23 juillet.
Son approbation par les électeurs, probable selon les analystes, conduira à des législatives anticipées, le parlement actuel ayant été élu en octobre dernier.
Andris Berzins, 66 ans, a remercié les députés pour leur choix. "J'espère que dans l'avenir nous serons capables de coopérer beaucoup mieux, grâce à vous", a-t-il déclaré après son élection pour un mandat de quatre ans.
Soutenu par l'Alliance des Verts et des Fermiers, parti de la coalition au pouvoir, M. Berzins fut dans les années 1990 président de la banque lettone Unibanka, reprise ensuite par la suédoise SEB après l'adhésion de la Lettonie à l'UE en 2004.
Le nouveau président letton a aussi été membre de la direction de la Chambre de Commerce lettone et de la compagnie nationale d'énergie Latvenergo, avant de se faire élire député en octobre 2010.
Gouvernée par le cabinet de centre-droit de Valdis Dombrovskis, la Lettonie émerge péniblement d'une profonde récession après avoir vu son PIB baisser de 18% en 2009, soit la chute la plus forte parmi les 27 membres de l'Union européenne.
L'incertitude politique n'aura toutefois pas d'impact économique majeur, estiment les analystes.
Les risques éventuels sont à court terme et il s'agit surtout de tenir les marchés informés, a indiqué à l'AFP Martins Kazaks, économiste en chef de Swedbank. "Si les messages ne sont pas clairs, la volatilité des marchés sera plus grande", a-t-il néanmoins averti.