Les principaux constructeurs souhaitent profiter du traditionnel salon "Electronic Entertainment Expo" (ou "E3") de Los Angeles pour faire leurs lots d'annonces fracassantes. Et conjurer des ventes en berne depuis deux ans.
Au traditionnel salon du jeu vidéo de Los Angeles, l'Electronic Entertainment Expo (E3),
1995 : Le tout premier salon E3 (Electronic Entertainment Expo) s'est déroulé à Los Angeles. Sony avait choisi cet évènement pour mettre un pied dans l'industrie du jeu vidéo avec sa première Playstation.
80 : Cette année, des professionnels du jeu vidéo venus de 80 pays font le déplacement pour montrer leurs produits à Los Angeles. Cette édition de l'E3 est la plus internationale de l'histoire du salon.
70 000 : C'est le nombre de professionnels et fanatiques du jeu vidéo qui ont assisté à l'E3 en 2005. Cette 11e édition du salon détient encore aujourd'hui le record d'affluence.
113 : C'est le nombre d'éditeurs et de studios de développement qui disposent d'un stand à l'E3 2011. Le salon en lui-même se déroule au Los Angeles Convention Center et occupe plus de 50 000 m².
qui se déroulera du 7 au 9 juin, les sourires risquent d’être de façade. Dans les coulisses des stands extravagants qui font la démesure de ce rendez-vous annuel, Nintendo, Sony, Microsoft, Electronic Arts ou encore UbiSoft devraient faire grise mine tant le secteur peine à se relever de la crise.
En 2010, les ventes de matériel (consoles et accessoires) dans le monde ont péniblement atteint les 6,3 milliards de dollars, soit 13 % de moins que l’année précédente, selon le cabinet d’études américain NPD. Une année d’autant plus mauvaise que 2009 avait déjà été marquée par un recul de 6 % par rapport à 2008.
Les principaux constructeurs espéraient, en fin d’année 2010, renverser la tendance en lançant des nouveaux périphériques de jeu. Des espoirs qui ont fait long feu... Ni le Kinnect de Microsoft ni le Play de Sony, deux systèmes ou les mouvements du corps remplacent la manette, n'ont permis de redresser la barre.
Des nouvelles consoles
Même dégringolade pour les jeux. En 2010, ils n’ont rapporté que 9,4 milliards de dollars dans les caisses des principaux éditeurs, soit une baisse de 6 % sur un an. Une chute d’autant plus surprenante que le jeu "Call of Duty : Black Ops", créé par l’américain Activision, a généré à lui seul 1 milliard de dollars. Les temps sont rudes pour les développeurs ne disposant pas suffisamment de moyens pour concurrencer les grosses productions…
Même le champion toute catégorie du jeu vidéo, le japonais Nintendo, commence à trouver la situation déplaisante. Ses bénéfices ont été divisés par deux sur l’année 2010-2011 pour s’établir à 976 millions de dollars. Le géant nippon, qui domine le secteur des consoles de salon avec plus de 38 % des parts de marché, n’a écoulé que 15 millions de sa Wii en 2010 contre 20 millions l’année précédente.
Les soucis de Nintendo témoignent surtout des difficultés d’un secteur où les acteurs traditionnels se font de plus en plus bousculer par des nouveaux venus aux dents longues… et aux bourses bien remplies. En 2010, Apple et Google se sont en effet lancés dans la course avec un certain succès. Grâce aux jeux développés pour les téléphones nouvelle génération (smartphone), ces deux "outsiders" ont réussi à s’accaparer 34 % des parts de marché aux États-Unis (contre 19 % en 2009). Au grand dam de Nintendo (et sa DS) et de Sony (et sa PSP).
Face à ces piètres performances, deux des trois "historiques" du secteur, Nintendo et Sony, ont décidé de sortir l’artillerie lourde lors du salon de l’E3. Le premier devrait profiter de l’événement pour lever le voile sur sa nouvelle console de salon qui doit prendre la relève de la Wii. Le second doit, pour sa part, révéler sa prochaine console portable : la Next Generation Portable (NGP). Le troisième larron de la bande, Microsoft, ne devrait pas annoncer de nouvelles plateformes de jeu. Tout au plus dévoilera-t-il un nouveau Kinnect.
Crédit photo : popculturegeek/Flickr