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L'action Nokia dévisse sévèrement en Bourse

Le cours de l'action du géant finlandais des télécommunications Nokia a perdu mercredi près de 10% de sa valeur, après une chute de 17% la veille. Le constructeur n'est plus en mesure de faire de prévisions financières pour cette année.

AFP - L'action du finlandais Nokia chutait encore lourdement mercredi après le plongeon de plus de 17% la veille, dû à un avertissement sur résultat qui a vivement inquiété les investisseurs sur le sort du numéro un mondial des téléphones portables.

En milieu de séance à la Bourse d'Helsinki, le titre Nokia a connu jusqu'à plus de 10% de baisse, à 4,27 euros, un nouveau plus bas depuis janvier 1998, l'année où le finlandais était devenu leader mondial du secteur.

Mardi, l'action du géant finlandais avait déjà été massacrée après que Nokia avait annoncé que ses résultats du 2e trimestre seraient "substantiellement" inférieurs aux prévisions initiales, et qu'il n'était plus en mesure de donner une prévision annuelle : le titre avait perdu 17,53% de sa valeur en une séance.

Les mauvaises nouvelles se sont poursuivies mercredi, avec des avis négatifs d'investisseurs et d'analystes.

Les banques Goldman Sachs, RBS, Credit Suisse et le cabinet Bernstein Research ont abaissé leurs recommandations sur le titre, selon Dow Jones Newswires, Bernstein faisant par exemple passer son objectif de cours de 5,50 euros à 3 euros, soit neuf fois moins que la valeur de Nokia en octobre 2007.

"C'était vraiment un choc", s'est ému Timo Rothovius, président de l'Association des actionnaires de Finlande. "Nokia vient d'avoir une assemblée générale et il n'y a donné aucune indication de tout ça, en réalité, il a même donné l'impression que tout allait bien", a-t-il dit à l'AFP.

Mis à mal par la percée des américains Apple et Google dans la téléphonie haut de gamme, Nokia traverse d'importantes difficultés depuis deux à trois ans, qui se sont traduites par plusieurs plans de suppressions d'emplois, un déclin rapide de sa part de marché et des résultats médiocres.

Pour remédier à ce déclin, Nokia a annoncé en février une alliance avec Microsoft, mais leur premier téléphone commun ne verra pas le jour avant la fin de l'année, et la période de transition inquiète les experts.

"Le problème, c'est qu'il perd sa part de marché à un tel rythme qu'il y a un risque que les consommateurs ne voient plus l'intérêt d'acheter un Nokia", estime M. Rothovius.

Selon les estimations du constructeur lui-même, sa part de marché est tombée à 29% au premier trimestre, contre 33% un an plus tôt et 40% au premier semestre 2008.

Depuis que Nokia a abandonné ses objectifs annuels, une grande incertitude règne sur les résultats d'ici à la fin de l'année et il y a "une grande tentation d'être pessimiste", souligne Hannu Rauhala, un analyste de Pohjola Bank.

Quant aux projets avec Microsoft, "il n'y a rien de plus qu'un calendrier préliminaire pour de nouveaux produits. Nous ne savons pas quelle est l'ampleur des coûts, quel système d'ensemble ce sera et comment les consommateurs vont l'accepter", dit-il.

Nokia, qui a annoncé la suppression de 3.000 emplois et l'externalisation de 4.000 autres après son alliance avec Microsoft, doit publier le 21 juillet ses résultats du deuxième trimestre.

Décroché dans le créneau porteur des smartphones, le finlandais reste néanmoins de loin le leader mondial des téléphones portables, avec 107,6 millions d'appareils vendus sur un total de 427,8 millions écoulés dans le monde au premier trimestre, selon le cabinet de référence Gartner.

Nokia (25% de part de marché en volume selon Gartner) devance les groupes sud-coréens Samsung (16,1%) et LG (5,6%), américain Apple (3,9%) et canadien RiM (3,0%).