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Ratko Mladic comparaîtra vendredi devant le TPIY

Inculpé de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide, Ratko Mladic comparaîtra pour la première fois devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie vendredi. Il a été extradé mardi à La Haye.

REUTERS - Ratko Mladic, l'ancien chef militaire des séparatistes serbes de Bosnie, comparaîtra pour la première fois vendredi devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), annonce l'instance.

Le criminel de guerre présumé a été extradé mardi soir de Serbie aux Pays-Bas et a passé sa première nuit au quartier pénitentiaire de Scheveningen.

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"Au cours de cette audience, Ratko Mladic va dire s'il plaide coupable ou non-coupable."
Ratko Mladic comparaîtra vendredi devant le TPIY

Sa comparution initiale devant des juges a été fixée à vendredi 10h00 (08h00 GMT), dit un communiqué. À ce stade de la procédure, il devra faire savoir s'il plaide coupable ou non coupable des chefs d'accusation retenus contre lui.

Arrêté jeudi dernier par la police serbe à une centaine de kilomètres de Belgrade, Ratko Mladic est inculpé de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide pour le massacre de 8.000 Musulmans à Srebrenica, en juillet 1995, et les 43 mois de siège de Sarajevo (1992-1995).

Slobodan Milosevic, mort dans sa cellule en mars 2006, et Radovan Karadzic, dont le procès est en cours, l'ont notamment précédé à la barre du TPIY.

Le procureur du TPIY, Serge Brammertz, qui devait donner une conférence de presse ce mercredi à 12h00 (10h00 GMT), a déclaré sur l'antenne de la radio autrichienne ÖRF que tout serait fait pour que le procès ne s'éternise pas.

"Il est très difficile de dire combien de temps cela durera. Le problème ne viendra pas de l'accusation, nous avons déjà actualisé notre dossier d'accusation, mais la question sera de savoir de combien de temps la défense aura besoin pour préparer son dossier", a déclaré celui qui a succédé à Carla del Ponte en 2008.

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PORTRAIT DE RATKO MLADIC

Dernière journée en Serbie

Ses avocats et sa famille avancent que Ratko Mladic, qui est âgé de 69 ans, est trop fragile et faible mentalement pour comparaître devant le TPIY.

Mais l'argument a été repoussé mardi par la justice serbe, qui a ouvert la voie à son extradition express en rejetant l'appel déposé par ses avocats.

Quelques heures plus tard, Ratko Mladic quittait sous escorte de haute sécurité la prison de Belgrade où il était détenu depuis son arrestation pour être transféré vers La Haye.

Pour son dernier jour passé en Serbie, il s'est rendu sur la tombe de sa fille Ana, qui s'est suicidée en 1994 avec son arme de service et repose dans un cimetière de Belgrade.

Puis son épouse et son fils l'ont vu avant qu'il quitte la prison de Belgrade sous haute protection.

Miranda Sidran-Kamisalic, ambassadrice de Bosnie aux Pays-Bas, a dit l'avoir rencontré après son arrivée aux Pays-Bas et l'a trouvé en bonne santé.

"Il semblait plutôt bien, en bonne santé, concentré et lucide, il a compris absolument tout ce qui lui était dit", a-t-elle dit à la télévision de la Fédération croato-musulmane, une des deux entités formant la Bosnie-Herzégovine.

Son arrestation, seize ans après la fin de la guerre de Bosnie, est considérée comme un développement-clé pour le dossier d'adhésion de la Serbie à l'Union européenne.

Mais la capture du dernier grand criminel de guerre présumé dans les Balkans, considéré par les nationalistes serbes comme un héros, a ravivé les tensions ethniques en ex-Yougoslavie.

Quelque 10.000 Serbes se sont rassemblés mardi à Banja Luka, la capitale de la République serbe de Bosnie, pour manifester leur soutien à Ratko Mladic. Une partie des manifestants sont arrivés par car de Serbie.