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Cinq questions sur la bactérie E. coli, responsable de l'épidémie d'intoxications alimentaires

La bactérie Escherichia coli – ou E. coli – fait depuis peu trembler les autorités sanitaires européennes. FRANCE 24 revient, en cinq questions, sur les problèmes posés par cette bactérie responsable d’intoxications alimentaires mortelles.

L’épidémie d’intoxications alimentaires, provoquée par une souche rare de la bactérie E. coli, se répand depuis quelques jours dans le nord de l’Europe. Des concombres produits en Espagne ont été incriminés par les autorités allemandes, où est née cette épidémie, mais les tests effectués n’ont pas permis de confirmer ces accusations. La source de la contamination reste toujours inconnue.

Quinze personnes sont mortes en Allemagne – foyer de l’épidémie – et en Suède des suites de l'intoxication alimentaire provoquée par cette bactérie. En tout, plus d’un millier de personnes ont été contaminées. Pour l’heure, toutes les personnes hospitalisées ont séjourné en Allemagne.

  • Qu’est-ce que la bactérie E. coli ?

Cette bactérie est communément présente dans le système digestif des êtres humains, et plus généralement chez les animaux à sang chaud. Sous sa forme la plus courante, elle n’est pas dangereuse. Mais certaines souches de cette bactérie peuvent provoquer des pathologies. C’est notamment le cas de la bactérie E. coli entero-hémorragique (Eceh) qui est à l’origine de l’épidémie en Allemagne.

Considérée comme extrêmement rare, selon le Centre européen et de contrôle des maladies (ECDC), l'Eceh résiste à de nombreux antibiotiques. Cette bactérie est susceptible de provoquer des hémorragies intestinales, des troubles rénaux et peut entraîner la mort. L’OMS n’avait jusqu’à présent recensé qu’une épidémie provoquée par Eceh aux Etats-Unis, en 1994. 

  • Quelle est l’origine de la bactérie ?

Cette bactérie dite Eceh est particulièrement développée dans le tube digestif des animaux ruminants. Elle peut se transmettre à l'homme de différentes manières : par contact direct avec les animaux ou dans un environnement contaminé par leurs déjections, par la consommation d’aliments – viande et lait crus notamment – ou d’eau contaminée, ou par contact direct avec une personne dont l’hygiène ne serait pas rigoureuse.

L’épidémie qui s’est déclenchée dans le nord de l’Allemagne début mai semble avoir été provoquée par l’ingestion d’aliments contaminés. Les autorités allemandes ont d’abord mis en cause des concombres cultivés en Espagne, mais elles se sont finalement rétractées mardi après-midi, après avoir reçu les premiers résultats des tests effectués sur les concombres incriminés. "La source de l’intoxication n’a toujours pas été identifiée", a déclaré Cornelia Prüfer-Storcks, chargée des questions de santé à la Ville de Hambourg.

La contamination a pu se produire à n’importe quel stade du circuit agro-alimentaire (conditionnement, acheminement, stockage,...). 

  • Quelle est la population la plus exposée ?

La plupart des victimes sont en grande majorité des adultes de plus de 18 ans (86%), notamment des femmes (67%). L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne le caractère inhabituel de cette épidémie. "Normalement, les groupes à hauts risques sont les jeunes enfants et les personnes âgées", précise l’organisation, soulignant par ailleurs le "développement très rapide" de l’épidémie. Le ministère français de la Santé considère cependant cette bactérie comme faiblement contagieuse. 

  • Quelles précautions prendre pour éviter la contamination ?

Les autorités sanitaires recommandent de suivre scrupuleusement les règles d’hygiène habituelles : se laver régulièrement les mains, en particulier avant de préparer et de consommer des aliments, et après avoir été aux toilettes. Elles recommandent également de laver et d’éplucher soigneusement les fruits et les légumes, ou de les faire cuire : la bactérie ne résiste pas à des températures supérieures à 70°C. 

  • Quelle a été la réaction des autorités ?

En attendant les résultats des tests effectués en Allemagne, le ministère allemand de l’Agriculture a déconseillé la consommation de tomates crues, de concombres et de laitues. En Autriche et en France, des crudités provenant des producteurs espagnols initialement pointés du doigt par l’Allemagne ont été retirés du marché.

La Commission européenne a fait savoir que les serres des deux entreprises espagnoles mises en cause avaient été fermées. Des échantillons de terre, d’eau d’irrigation et de produits utilisés pour la production ont été prélevés et sont en cours d’analyse.