À l'occasion de la Conférence internationale sur la sécurité à Munich, le président français a déclaré vouloir "restaurer la confiance" avec la Russie, affirmant que Moscou ne constituait "plus une menace pour l'UE et l'Otan".
AFP - Le président français Nicolas Sarkozy a déclaré samedi à Munich (sud) ne pas croire "que la Russie d'aujourd'hui soit une menace militaire pour l'UE et l'Otan".
"Il y a un problème de confiance entre l'UE et la Russie. Il faut restaurer la confiance. Je vais prendre mes responsabilités", a lancé M. Sarkozy à la tribune de la Conférence sur la sécurité de Munich (sud) devant un parterre de dirigeants européens et le vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov, avant d'affirmer: "Je ne crois pas que la Russie d'aujourd'hui soit une menace militaire pour l'UE et l'Otan".
"Je ne crois pas que le premier risque de l'Otan et de l'UE soit une agression militaire de la Russie", a-t-il insisté, soulignant que la Russie devait faire face à "un tel nombre de défis intérieurs fantastiques à relever que je ne la vois pas comme une menace".
Pour le président français, il n'est pas imaginable qu'"un pays qui a de tels problèmes démographiques soit porté à une agressivité militaire avec ses voisins".
M. Sarkozy a repoussé tout soupçon de "faiblesse" ou "d'intérêt" de la part de Paris à cause du gaz russe, car "la France, grâce au nucléaire, est indépendante en matière d'énergie".
A plus long terme, le chef de l'Etat français a plaidé pour "une perspective d'espace économique et humain commun" avec la Russie.
Il a rappelé la récente crise du gaz entre la Russie et l'Ukraine dont nombre de pays de l'UE ont été les victimes.
"La Russie y a perdu une partie de sa crédibilité. L'UKraine n'en est pas sortie renforcée et je ne crois pas que nous (les Européens) en soyons sortis renforcés", a-t-il estimé, avant d'en conclure qu'"une stratégie qui ne fait que des perdants doit être abandonnée".
Evoquant la "voie du Nord", que le dégel de la banquise du pôle Nord ouvre de plus en plus à la navigation, il a déclaré : "on ne va pas faire de l'Arctique une nouvelle zone de conflit entre Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne". "Ca n'aurait aucun sens", a-t-il dit.
Se référant à la proposition de pacte de sécurité de Vancouver à Vladivostok énoncée en juin 2008 par le président russe Dmitri Medvedev, et dont le contenu reste à préciser, M. Sarkozy a souligné: "Nous pourrions être sous la menace des missiles d'un Etat terroriste et nous avons en tête un espace de sécurité commun" avec la Russie.
Une allusion transparente au débat sur le bouclier antimissile américain en Europe, auquel Moscou reste hostile.