La France aurait décidé d'envoyer douze hélicoptères de combat en Libye pour mener des opérations contre les troupes de Kadhafi. Selon Le Figaro, le bâtiment naval Tonnerre a quitté Toulon le 17 mai et fait route vers les côtes libyennes.
AFP - La France tente de débloquer la situation en Libye, avec l'utilisation envisagée, selon la presse, d'hélicoptères de combat dans les opérations contre les forces du colonel Kadhafi, en complément des frappes des avions de chasse conduites depuis deux mois.
Le Figaro a affirmé lundi que douze hélicoptères de combat ont été embarqués à bord du BPC Tonnerre parti jeudi de Toulon à destination de la Libye. Des hélicoptères que la France s'apprêterait, selon le quotidien, à engager dans les combats contre les forces libyennes.
Si l'état-major des armées a confirmé le départ du Tonnerre, sans préciser sa destination, il ne désirait faire aucun commentaire "sur les moyens embarqués à bord du bâtiment, afin de préserver la sécurité d'éventuelles opérations futures".
L'emploi d'hélicoptères de type Tigre et Gazelle constituerait une étape importante susceptible d'accélérer l'évolution du conflit en Libye et d'éviter l'enlisement redouté par les pays de la coalition internationale.
Deux mois après le début de l'opération aérienne sous commandement de l'Otan, le 19 mars, la situation est en effet largement figée sur le terrain, où les insurgés libyens ne parviennent pas à progresser vers l'ouest du pays et la région de Tripoli, toujours aux mains du colonel Kadhafi.
Deux mois de frappes aériennes ont permis d'anéantir une part importante des chars et du dispositif anti-aérien des forces libyennes. Mais l'imbrication de plus en plus forte des combattants des deux camps limite désormais l'efficacité des frappes, en raison des risques de dégâts collatéraux.
L'engagement d'hélicoptères de combat permettrait de cibler certains objectifs que les avions de chasse ne parviennent plus à détruire.
A ce stade, l'état-major des armées souligne que "pour l'instant" le Tonnerre "n'est pas engagé dans les opérations en Libye", sans toutefois exclure l'utilisation prochaine d'hélicoptères de combat.
"Tous les moyens français, du fait de la crise actuelle, peuvent être engagés à un moment ou à un autre dans la crise libyenne", souligne le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard.
"Il y a une évolution de la situation qui ouvre des créneaux, mais pour l'instant il n'y a aucun hélicoptère qui a été engagé en Libye", poursuit-il.
L'engagement de ce type d'appareils signifierait en outre que les forces françaises se rapprochent du sol, alors que Paris s'est toujours refusé à envisager l'envoi de troupes au sol en Libye.
"Le fait d'engager des hélicoptères est un complément d'action pour traiter les objectifs qui ne peuvent pas être traités par des avions", souligne un responsable militaire : "Chaque fois qu'on met des moyens sur un théâtre d'opération, on les engage si besoin. Ce sera exactement le cas pour ces hélicoptères".
Le porte-parole de l'état-major souligne aussi que l'engagement éventuel d'hélicoptères "n'est pas en contradiction avec la résolution 1973" de l'Onu, qui autorise l'emploi de la force pour protéger la population libyenne.
Le BPC (bâtiment de projection et de commandement) Tonnerre est un bâtiment de la classe Mistral, conçu pour le débarquement de troupes et de matériel, et la mise en oeuvre d'hélicoptères d'attaque et de transport.