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Les monarchies du Golfe suspendent le plan de sortie de crise

Les monarchies du Golfe ont suspendu dimanche leur médiation, après le refus du président Saleh de signer leur plan de sortie de crise. Déjà approuvé par l'opposition, cet accord prévoit notamment la démission de Saleh d'ici un mois.

AFP - Les monarchies du Golfe ont annoncé dimanche "la suspension" de leur médiation dans la crise au Yémen, après le refus du président Ali Abdallah Saleh de signer leur plan de sortie de crise.

Dans un communiqué publié à Ryad au terme d'une réunion consacrée au Yémen, les ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe ont annoncé avoir "décidé de suspendre leur initiative en l'absence des conditions propices" pour la réussite de leur médiation.

Cette mesure survient alors que le président Saleh a refusé dimanche de signer un accord sur une transition du pouvoir au Yémen, paraphé la veille par l'opposition et dimanche par le parti présidentiel et ses alliés en présence du secrétaire général du CCG, Abdellatif Zayani.

Les ministres ajoutent dans leur communiqué "espérer" que M. Saleh signera à son tour "rapidement" cet accord qui offre "le meilleur moyen possible pour surmonter la situation actuelle" au Yémen.

Le Yémen est secoué par une contestation populaire contre le régime de M. Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, accusé de népotisme et de corruption. La révolte a coûté la vie à 181 personnes, selon un décompte de l'AFP.
              

Les monarchies du CCG expriment "leur profonde inquiétude" pour l'évolution de la situation au Yémen, et appellent les Yéménites à faire preuve de "patience et de sagesse" pour épargner à leur pays "la catastrophe qui pourrait le frapper", selon le communiqué.

Les ministres ont par ailleurs "regretté l'encerclement de l'ambassade des Emirats Arabes Unis à Sanaa" par des partisans armés du régime de M. Saleh dimanche, alors que s'y réunissaient les ambassadeurs du CCG, des Etats-Unis et de l'Union européenne pour suivre les efforts concernant l'accord sur la transition.

Ces ambassadeurs ont pu enfin quitter la chancellerie en milieu de soirée après une intervention des autorités yéménites pour lever le siège.

Le plan de sortie de crise, élaboré avec l'aide des Etats-Unis et de l'Union européenne, prévoit la formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation et la démission un mois plus tard de M. Saleh en échange d'une immunité pour lui-même et pour ses proches, puis une élection présidentielle dans les 60 jours.