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Le Parti socialiste se veut désormais plus prudent sur l’affaire DSK

Après trois jours de réactions consternées à l’annonce de l’inculpation de Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol présumée, les socialistes évoquent le cas de la femme de chambre, peu présente jusqu'à présent dans leurs propos.

"Dans cette affaire, nous savons qu’il y a une victime, mais nous ne savons pas encore si cette victime est la plaignante ou l’accusé", a déclaré mardi le chef de file des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault. "L’un et l’autre ont le droit au même respect. Nous ne voulons pas donner le sentiment que nous sommes soit dans le lâchage de Dominique Strauss-Kahn, soit que nous le défendons contre l'évidence", a-t-il poursuivi devant le groupe socialiste réuni à l’Assemblée nationale.

Toujours ce mardi, la première secrétaire du Parti socialiste (PS), Martine Aubry, a estimé de son côté qu’il fallait "attendre les faits" et "la version de Dominique Strauss-Kahn". Lors d’un bureau national organisé au siège parisien du PS, elle a aussi demandé de "respecter la jeune femme" qui l’accuse.

Un DSK promis au feu nucléaire

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"Grande perturbation autour de la primaire socialiste"
Le Parti socialiste se veut désormais plus prudent sur l’affaire DSK

La prudence de ces propos tranche avec ceux d’autres socialistes, comme Jean-Christophe Cambadélis, qui évoquait lundi à demi-mots un complot contre Dominique Strauss-Kahn, inculpé à New York pour une tentative de viol présumée sur une femme de chambre, samedi dernier. Dans une déclaration à la presse, son lieutenant avait lancé du haut du perron du siège parisien du PS que le "feu nucléaire" avait effectivement été promis au directeur général du Fonds monétaire international (FMI), qui envisageait de se lancer dans la campagne présidentielle française.

Mardi matin, ils étaient encore quelques-uns à monter au créneau pour défendre celui que les sondages plaçaient en meilleure position pour accéder à l’Élysée en 2012 et dénoncer les images de leur champion menotté. "C’est une mise à mort médiatique", a dénoncé l’ancien ministre de la Justice, le socialiste Robert Badinter, sur France Inter, qui accuse les autorités américaines d’avoir "voulu cette exhibition". Le député socialiste Jack Lang a quant à lui estimé qu’il n’était "pas impensable" que la magistrate qui a prononcé lundi le placement en détention provisoire ait voulu "se payer un Français".

Le PS face à l’après-DSK

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"On assiste à une mise à mort médiatique"

Si Martine Aubry a appelé ce mardi a "beaucoup de retenue", c’est parce que les scenarios de l’après-Dominique Strauss-Kahn agitent l’actualité. Déjà, depuis l’inculpation de DSK, le prédécesseur de Martine Aubry à la tête du PS, François Hollande, est passé dans les sondages du statut d'outsider à celui de favori des primaires socialistes, prévues à l’automne prochain.

Selon la radio RTL, la candidate déclarée Ségolène Royal devait rencontrer ce mardi DSK à Paris pour étudier les conditions de son ralliement - ce que l’entourage de Royal dément. Enfin, Martine Aubry est pressée par ses proches de se déclarer candidate puisque la première secrétaire est liée par un "pacte" de désistement réciproque avec Dominique Strauss-Kahn.

Mais la première secrétaire affirme que, même si les lignes bougent, l’affaire DSK ne change pas la donne au PS. "Nous ne changeons rien à notre calendrier, le propre d’un parti, c’est de garder le cap", a-t-elle déclaré ce mardi matin sur France Info. Quant à son éventuelle candidature, elle a estimé que ce n’est "pas le moment d’en parler".