Imprécisions, incohérences... L’affaire Dominique Strauss-Kahn alimente les rumeurs et attise la suspicion. France24.com fait le point sur le scandale impliquant le patron du FMI et revient sur son emploi du temps du samedi 14 mai.
Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, incarcéré lundi à la suite de sa comparution devant la juge Melinda Jackson, ne s’est toujours pas exprimé sur l’affaire de mœurs qui l’a mené devant les tribunaux américains. Mais, déjà, plusieurs versions de son emploi du temps du samedi 14 mai circulent. Entre la version officielle et les bruits de couloirs, France24.com fait le point sur les faits qui ont précipité la chute d'un des hommes les plus puissants de la planète.
L’heure de l’agression
13h : C’est l’heure à laquelle l’agression a eu lieu selon les enquêteurs avant que ces derniers se rétractent et indiquent finalement midi, à l’instar du directeur général de l'hôtel Sofitel, Jorge Tito. Deux versions qui sèment le doute quant à la véracité des déclarations policières et qui constituent le premier argument de la défense organisée par les avocats de DSK.
"À 15h29, une employée de l'hôtel Sofitel, de sexe féminin, de race noire, âgée de 33 ans, avise la police qu'elle a été victime d'une agression sexuelle. L'agression se serait déroulée dans la chambre 2806 de l'hôtel (…)
Lorsque la femme est rentrée dans la chambre, l'occupant de la chambre, Dominique Strauss-Kahn, homme blanc de 62 ans, est sorti nu de la salle de bains, a maintenu sur le lit la femme et a inséré son pénis dans la bouche (sic).
L'homme a ensuite réglé l'hôtel et a pris un avion à JFK où (la police) l'a extrait de l'appareil". Tels sont les éléments contenus dans le rapport de la police de New York, cité lundi par le site Atlantico.
Autre zone d’ombre, la plaignante affirme avoir été agressée dès son entrée dans la chambre d’hôtel. Mais comment une employée peut-elle avoir accès à la chambre alors qu’un client s'y trouve encore ? Aucun élément ne permet encore de savoir dans quelles conditions la femme de ménage est entrée dans la suite.
12h28 : Une caméra de surveillance filme DSK quittant le Sofitel, selon le New York Post.
La police a rapidement évoqué une "fuite" de DSK après l'agression, se basant sur l'oubli dans la chambre d'hôtel d'un portable et d'effets personnels. Pourtant, une cliente française de l'hôtel a affirmé au micro de France 2 l'avoir croisé le samedi matin, "souriant et détendu".
Le déjeuner avec sa fille
12h30 : Selon ses avocats, DSK serait allé déjeuner avec Camille, sa fille de 26 ans qui étudie à la Columbia University. La défense affirme avoir des preuves que ce déjeuner a eu lieu aux alentours de cette heure-là. Cette rencontre, si elle est avérée, pourrait être un élément-clé de l’affaire.
15h40 : A la fin de son déjeuner, DSK, sur le chemin de l’aéroport, téléphone à l'hôtel pour récupérer son portable. Fait notoire : c'est cet appel qui a permis à la police de le localiser.
Pendant le trajet en taxi, le patron du FMI a été décrit comme "extrêmement pressé" par son chauffeur, dont les propos ont été rapportés par Mortem Meier, un directeur commercial norvégien qui a pris le même taxi et interrogé par le New York Times. "Strauss-Kahn était extrêmement pressé. Il voulait quitter les lieux aussi vite que possible. Il semblait perturbé et stressé", a-t-il déclaré. DSK aurait également eu un contact téléphonique avec sa femme, Anne Sinclair, qui l'attendait à Paris et lui aurait fait part d'un "problème grave".
L’arrestation
16h45 : Dominique Strauss-Kahn est arrêté à l’aéroport Kennedy, 10 minutes avant le décollage de son vol à destination de Paris. Sans opposer de résistance et sans menottes, le patron du FMI a été débarqué avant d’être placé en garde à vue par trois agents en civil de l’Autorité des ports de New York et du New Jersey (Port Authority of New-York and New Jersey) puis remis à la police de New York.
Dans un premier temps, la presse américaine a évoqué une "facilité de vol" permettant à DSK d’emprunter un avion Air France à la dernière minute. Selon la "Tribune", DSK avait pourtant bel et bien une place réservée sur ce vol. "Selon nos informations, Dominique Strauss-Kahn avait bel et bien une place réservée en classe affaires de l'Airbus A330 d'Air France (AF 023) dans lequel il a été interpellé samedi à 16 h 45", peut-on lire sur le site Internet du journal.