À moins d'une semaine de Roland-Garros (22 mai–5 juin), le monde du tennis a déjà les yeux rivés sur l'affrontement programmé entre Rafael Nadal et Novak Djokovic. Avantage à ce dernier, qui pourrait même prendre le pouvoir à l’ATP.
"Soyons clair, le roi de la terre battue, c'est ‘Rafa’". Face aux médias, Novak Djokovic a beau rester serein, il refuse d’assumer complètement son statut de favori de Roland-Garros, qui débute ce dimanche 22 mai.
À Paris, les regards se porteront malgré tout sur le Serbe, double bourreau de Nadal sur terre battue en une semaine. À Madrid puis à Rome, "Djoko" a confirmé qu’en 2011 il était au dessus de tous ses adversaires. Et sur n’importe quelle surface.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Djokovic, qui n’a pas perdu depuis la mi-novembre, a signé sa 37e victoire consécutive sur le circuit, dimanche dernier. Il approche à grands pas du record de l'Américain John McEnroe (42 victoires consécutives en 1984).
Depuis janvier, il a décroché sept titres, dont quatre face à l’actuel numéro un mondial : Indian Wells, Miami, Madrid et Rome. Un camouflet pour Nadal, notamment sur les deux derniers Masters. Avant cette double désillusion, le Majorquin n’avait plus été défait sur l’ocre depuis 2009.
La force tranquille
Les statistiques du "Djoker" impressionnent. Mais c’est sur le plan physique que le Serbe défie toute logique. En finale à Rome, dimanche, il n’a pas du tout semblé gêné par son genou gauche, pourtant fragilisé par les trois heures de match disputées la veille face à Andy Murray, en demi.
Paradoxalement, Rafael Nadal, habitué des marathons de fond de court, a plié face à la vivacité et la justesse du Serbe. Confronté aux lifts du numéro un mondial, "Djoko" a répondu en puissance en accrochant les lignes plus que de raison.
Il était autrefois indiscipliné et colérique. Il est devenu aujourd’hui une véritable machine à gagner, capable de varier son jeu et d’appuyer sur l’accélérateur lorsqu’il est menacé.
Djokovic, numéro un en mai ?
Le Serbe a maintenant l’occasion de confirmer sa suprématie en remportant son tout premier Grand Chelem sur la terre battue parisienne.
Mais même si Nadal reconnaît de nombreuses qualités à son adversaire du moment, il n’entend pas abdiquer. "J'ai beaucoup de trophées à la maison, plus que j'en avais rêvés, explique-t-il. Il se trouve qu'il y a un mec qui gagne presque tout. Il réussit des choses hallucinantes. Je suis le deuxième mais je vais continuer à bosser dur. Ca ne va pas continuer ainsi tout le temps, c'est impossible. J'aurai ma chance."
Reste que, pour lui, même une victoire Porte d’Auteuil pourrait avoir un goût amer. Si Djokovic atteint la finale à Paris, le 5 mai prochain, il prendra la tête du classement ATP, même s’il échoue à ce stade contre l’Espagnol. Un scénario d’autant plus envisageable que lors du tirage au sort, prévu ce vendredi, les deux adversaires seront reversés chacun dans une partie de tableau différente.
Et à ce jour, en dehors de Nadal, peu de joueurs peuvent prétendre mettre fin à l’invincibilité du "Djoker".