Les boîtes noires de l’AF 447 qui s'est abîmé au large du Brésil en 2009, ont été présentées pour la première fois jeudi matin à la presse depuis leur repêchage début mai. Les experts espèrent pouvoir les "faire parler" dès lundi.
Les boîtes noires du vol AF 447 qui s’est abîmé en mer le 1er juin 2009 vont-elles enfin parler ? C’est là tout l’espoir du Bureau d’enquête et d’analyse (BEA) qui vient de présenter ce jeudi matin pour la première fois les deux enregistreurs de vol à la presse.
Repêchées les 1er et 2 mai après avoir passé 23 mois au fond de l'Atlantique, ces boîtes noires - de couleur orange - ont été présentées au Bourget (Seine-Saint-Denis) aux journalistes. Conservées dans de l’eau déminéralisée pour éviter tout risque de corrosion, elles renferment des données indispensables pour tenter d’élucider – enfin – le mystère de la catastrophe de l’Airbus A 330 qui a coûté la vie à 228 personnes.
Les cartes mémoire des deux enregistreurs de vol seront-elles alors lisibles ? "Il est encore un peu tôt pour répondre formellement à cette question" explique Christophe Menez, directeur technique du BEA. Entre le nettoyage, le séchage, les tests électriques et les observations au microscope, au moins trois jours de travail seront nécessaires avant de pouvoir accéder à la précieuse carte mémoire, placée au cœur de l’enregistreur. Lundi, l’équipe du BEA devrait donc faire connaître son verdict.
"Tout le monde a l’air confiant"
L’optimisme est toutefois au rendez-vous. "On peut raisonnablement penser que les données sont intactes. Je suis optimiste, tout le monde a l’air confiant", commente Gérard Feldzer, expert en aéronautique contacté par FRANCE 24. "Les boîtes ont l'air en bon état", a estimé pour sa part Jean-Paul Troadec, le directeur du BEA. Mais "qu'en est-il de la corrosion intérieure ? C'est là toute la question", a-t-il ajouté.
À ce jour, l'accident reste inexpliqué. Les enquêteurs ont certes déterminé que la défaillance des sondes de vitesse de l'appareil, dites sondes Pitot, du fabricant Thales, était l'une des causes de la tragédie. Mais ils estiment que ce dysfonctionnement de givrage à haute altitude ne peut expliquer, à lui seul, le crash. "Si la lecture des deux enregistreurs est possible, nous saurons seconde par seconde ce qu’il s’est passé durant le vol et pourquoi les deux pilotes n’ont pas réussi à sauver l’appareil", précise Gérard Feldzer.
Quant aux dépouilles des victimes, Jean Quintard, le procureur de la République, a estimé au cours de la conférence de presse que les corps ne seraient remontés à la surface que s'ils sont identifiables. Il reste une cinquantaine de cadavres dans l'épave, seuls deux d'entre eux ont été repêchés pour le moment, en plus de la cinquantaine de corps retrouvés juste après la catastrophe.