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Damas retire sa candidature au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU

Très critiqué pour la répression des manifestations hostiles au régime qui se déroulent actuellement en Syrie, Damas a finalement renoncé à briguer l'un des sièges du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Sa place a été prise par le Koweït.

AFP - La Syrie a renoncé mercredi à siéger au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, sa candidature ayant été jugée malvenue par une partie de la communauté internationale du fait de la répression sanglante engagée contre l'opposition dans ce pays.

L'ambassadeur de Syrie à l'ONU, Bashar Jaafari, a affirmé à la fin d'une réunion du groupe Asie que la Syrie se retirait cette année et que le Koweït serait candidat à sa place, Damas ayant l'intention de prendre la place du Koweït en 2014.

"C'est un échange", a-t-il dit, soulignant que cette mesure avait été adoptée à l'unanimité par le groupe Asie.

Les pays occidentaux avaient lancé une offensive diplomatique pour bloquer l'élection de la Syrie lors de l'élection prévue le 20 mai à l'Assemblée générale de l'ONU.

"Cela ne veut pas dire du tout que l'un d'entre nous a retiré sa candidature du Conseil des droits de l'homme", a insisté le représentant de Damas. "C'est une décision souveraine basée sur la volonté du gouvernement syrien de rééchelonner le moment de notre candidature basée sur une reconsidération de nos priorités".

"Le groupe Asie s'occupe exclusivement des candidatures et ne touche pas à la substance. Il n'y a pas de place pour une approche politique dans le groupe Asie", a ajouté l'ambassadeur syrien.

La Syrie était initialement candidate --avec l'Inde, l'Indonésie et les Philippines-- à l'un des quatre sièges vacants au Conseil des droits de l'homme de l'ONU devant être attribués au groupe Asie. Au total, 15 nouveaux pays doivent faire leur entrée au Conseil des droits de l'homme, qui siège à Genève et compte au total 47 pays membres.

Mais la candidature surprise du Koweït, annoncée mardi sur fond de condamnation internationale de la répression sanglante menée par le régime de Damas contre les manifestations, avait rendu la candidature de la Syrie plus précaire.

La répression en Syrie a fait entre 600 et 700 morts depuis le début de la contestation le 15 mars et plus de 8.000 personnes ont été arrêtées ou ont disparu, selon des associations.

Un porte-parole britannique a estimé que le retrait de la Syrie était "absolument la bonne chose à faire".

"Nous jugeons complètement déplacé qu'un pays qui mène une répression violente contre des manifestants pacifiques recherche un siège au Conseil des droits de l'homme", a-t-il dit.

"Cette élection était devenue un référendum sur la répression violente de la Syrie contre les contestataires et la Syrie s'est retirée plutôt que de s'exposer à une défaite cinglante", a souligné Peggy Hicks, de l'association de défense des droits de l'homme Human Rights Watch.

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