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Réunis à Istanbul (Turquie) sous l'égide de l'ONU, les dirigeants des 48 pays les moins avancés (PMA) et d'institutions internationales doivent dessiner les contours d'un nouveau plan d'aide aux États les plus pauvres de la planète.
AFP - Les dirigeants des 48 pays les moins avancés (PMA), de pays donateurs et d'institutions se sont réunis lundi à Istanbul sous l'égide du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour bâtir un nouveau plan sur 10 ans d'aide aux pays les plus pauvres de la planète.
"Investir dans les PMA peut fournir le stimulus qui va aider à impulser, à pérenniser la reprise économique et la stabilité mondiales", a plaidé M. Ban lors de la cérémonie d'ouverture de cette 4e conférence pour les pays les moins avancés, qui doit durer cinq jours.
"Il ne s'agit pas de charité, il s'agit d'un investissement avisé", a-t-il martelé, devant plusieurs centaines de représentants politiques des PMA et des donateurs, dont le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le président turc Abdullah Gül.
Le président afghan Hamid Karzaï est présent à Istanbul. Son homologue iranien, Mahmoud Ahmedinejad, est attendu à la conférence.
Le secrétaire général de l'ONU entend mettre l'accent sur plusieurs "secteurs clés", pour soutenir ces pays qui ont un revenu annuel par habitant inférieur à 745 dollars, et représentent selon lui 900 millions d'habitants, soit 12% de la population mondiale, mais seulement 1% des exportations globales et n'attirent que 2% des investissement directs étrangers.
Il a cité notamment l'accroissement des capacités de production des PMA, l'aide et le commerce, l'allègement de la dette, les investissements directs étrangers, et les transferts de technologie.
M. Ban a souligné la nécessité de soutenir l'agriculture des PMA, qui emploie quelque 70% de la population de ces pays.
"Les PMA sont confrontés à une perspective réelle d'une nouvelle crise alimentaire et nutritionnelle", a-t-il prévenu.
La hausse ces derniers mois des prix alimentaires, source de troubles politiques et sociaux, est une question cruciale pour les PMA.
"La hausse des prix alimentaires est un défi sérieux, et aussi une opportunité. La plupart des PMA sont importateurs nets de denrées alimentaires, et un tiers des populations est mal nourrie de manière chronique. Mais si des infrastrutures modernes sont en place et si les paysans sont suffisemment aidés, ils bénéficieront de prix stables et sortiront de l'agriculture à bas rendement", avait indiqué l'ONU avant l'ouverture des travaux.
La Banque mondiale, qui organise plusieurs forums durant la conférence où elle jouit d'un statut d'observateur, dresse une longue liste des remèdes pour améliorer la situation des PMA, a expliqué à l'AFP Ngozi Okonjo-Iweala (Nigeria), directrice générale de l'institution.
Il faut "soutenir la production agricole sur le long terme" dans les PMA, "développer des stocks alimentaires" dans ces pays et "soutenir des stocks à des fins humanitaires", a-t-elle expliqué. De même, les pays producteurs "ne doivent pas imposer de restrictions sur leurs exportations".
Il faut également "soutenir les pays qui ont été affectés par des conflits" dans les domaines de "la justice, de l'emploi et des institutions", aider les PMA à construire des "réseaux de sécurité sociale" tels que des programmes scolaires ou d'aide aux femmes enceintes, et, enfin, "soutenir le rôle des femmes" dans les PMA, a ajouté la responsable.
Le groupe des PMA est composé de 48 pays (33 en Afrique, 14 en Asie, plus Haïti) économiquement vulnérables, avec de grandes difficultés sociales.
Cette conférence de l'ONU se tient tous les dix ans. La France avait accueilli les deux premières, en 1981 et 1990, et Bruxelles la troisième, en 2001.