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À Paris, Netanyahou réitère la nécessité de relancer les négociations

Lors de sa rencontre avec Nicolas Sarkozy à l'Élysée, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a déclaré que la paix entre Israël et les Palestiniens ne pouvait intervenir par "un diktat de l'ONU" mais par des négociations.

AFP - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté jeudi à Paris tout "diktat de l'ONU" sur la reconnaissance d'un Etat palestinien et a assuré que Nicolas Sarkozy soutenait la revendication, essentielle pour lui, qu'Israël soit reconnu comme "l'Etat du peuple juif".

"Une recherche sérieuse de la paix ne peut intervenir que par la négociation, par la négociation entre Israël et les Palestiniens, pas à travers un diktat de l'ONU", a déclaré M. Netanyahu à la presse à l'issue d'un entretien avec le président français jeudi au palais de l'Elysée.

Le processus de paix étant bloqué depuis l'échec de la conférence de Washington en septembre dernier, les Palestiniens veulent proclamer leur Etat en septembre à l'ONU, date butoir retenue par la communauté internationale pour la signature d'un accord israélo-palestinien.
              

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"Le statu quo n'est pas tenable, selon la France"

"Les Nations unies peuvent adopter mille résolutions, ce n'est pas ça qui engendre la paix", a poursuivi un peu plus tard le Premier ministre israélien sur TF1.

Les Palestiniens ont l'intention de porter la création et la reconnaissance de leur Etat d'abord au Conseil de sécurité, où ils s'attendent à un veto américain, puis à l'Assemblée générale, où les grandes puissances ne disposent pas de droit de véto.

Dans un entretien paru mercredi dans l'hebdomadaire L'Express, Nicolas Sarkozy a laissé entendre que la France pourrait reconnaître l'Etat palestinien à l'automne en assurant qu'elle "prendra ses responsabilités" si le processus de paix n'est pas relancé d'ici là.

La France, qui veut convaincre Israël que "le statu quo n'est pas tenable" voudrait transformer fin juin à Paris une conférence des donateurs sur le futur Etat palestinien en une relance du processus de paix. Paris estime qu'il faudra avoir tout essayé avant d'en arriver éventuellement à l'automne à une reconnaissance unilatérale de l'Etat palestinien.

M. Netanyahu a en revanche assuré qu'il avait obtenu le soutien de la France sur un point crucial pour lui pour débloquer le processus de négociations: la reconnaissance par les Palestiniens de son pays comme "Etat juif"

"Ce que j'ai entendu du président Sarkozy, c'est qu'ils (les Palestiniens) doivent reconnaître Israël comme l'Etat du peuple juif", a-t-il dit.

"J'ai entendu des choses similaires hier en Grande-Bretagne (où il a rencontré David Cameron)", a-t-il ajouté.

Les Palestiniens considèrent que reconnaître Israël comme "Etat juif" reviendrait à renoncer inconditionnellement au droit au retour des réfugiés palestiniens chassés de leur terre lors de la création d'Israël en 1948, une des questions centrales du conflit.

"La position de la France est connue, elle soutient une solution à deux Etats Nations vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité, à l'intérieur de frontières sûres et reconnues", a rappelé de son côté jeudi soir l'Elysée.

M. Netanyahu a enfin répété son hostilité à l'égard de l'accord de réconciliation entre le mouvement islamiste Hamas et le Fatah du président Mahmoud Abbas, signé mercredi au Caire.

"L'idée, ce n'est pas d'établir un Etat palestinien pour continuer le conflit, comme le veut le Hamas. L'idée est d'établir un Etat palestinien pour mettre fin au conflit", a-t-il dit.

La France attend de son côté une "clarification" des Palestiniens après les propos tenus mercredi par le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal qui a notamment déclaré que "notre seul combat est contre Israël".

"Toute la question est de savoir si la relance du processus de paix peut être faite avec Mahmoud Abbas à la tête ou au-dessus d'un gouvernement de technocrates où se retrouvent le Fatah, pas de problème, et le Hamas, qui pour le moment a tenu des propos qui méritent d'être explicités", a déclaré une source à la présidence française.