Le taux directeur de la Banque d'Angleterre a été ramené à 1%, son plus bas niveau depuis la fondation de l'établissement il y a 315 ans. Le FMI a prévu une baisse de 2,8% du produit intérieur brut anglais en 2009.
REUTERS - La Banque d'Angleterre a annoncé jeudi une nouvelle baisse de 50 points de base de son taux directeur ainsi ramené à un nouveau plus bas historique de 1,0%, face à la récession profonde de l'économie britannique.
Les taux sont en baisse pour le cinquième mois d'affilée - ils ont baissé de quatre points de pourcentage depuis octobre. Le but est d'inciter les consommateurs et les sociétés à dépenser de l'argent et à investir.
Les taux approchant désormais de zéro, la Banque d'Angleterre devrait se tourner vers une politique d'assouplissement quantitatif, c'est-à-dire de contrôle de la liquidité plutôt que simplement de son coût, pour soutenir la demande.
"La Banque va rapidement épuiser toute marge de manoeuvre sur les taux d'intérêt. D'autres armes dans l'arsenal de la Banque vont devoir être activées pour passer à l'offensive, les rachats d'actifs dans un premier temps, l'émission de monnaie dans un second", a déclaré Stuart Porteous de RBS Group Economics.
Les taux directeurs ont été fortement réduits à travers le monde en réponse à une situation que la Banque d'Angleterre décrit elle-même comme "les affres d'une chute brusque et sévère" de l'activité.
La Réserve fédérale américaine a ainsi ramené l'objectif des fonds fédéraux dans une fourchette de 0% à 0,25%, au plus bas historique. Au Japon, le taux directeur est plafonné à 0,1%. La Banque centrale européenne a maintenu son principal taux d'intervention à 2,0% à l'issue de son Conseil des gouverneurs ce jeudi mais devrait reprendre son cycle de baisse des taux dès le mois prochain et l'abaisser elle aussi à un plus bas historique.
Selon le Fonds monétaire international, l'économie britannique devrait enregistrer une contraction de 2,8% cette année. Suivant des données publiées peu avant l'annonce de la décision de la Banque d'Angleterre, les ventes d'automobiles ont accusé une chute de 30,9% en rythme annuel au mois de janvier, le plus mauvais chiffre depuis 1974, après le premier choc pétrolier.
Les prix des logements ont enregistré une hausse inattendue le mois dernier mais s'inscrivent toujours en baisse de 16,4% sur l'année.
Le rapport sur l'inflation que la Banque d'Angleterre publiera la semaine prochaine donnera de nouvelles indications sur les orientations de la politique monétaire. Il lui sera sans doute difficile de prévoir une inflation sensiblement supérieure à 1,0% à un horizon de deux ans, alors qu'elle est tenue statutairement à maintenir l'inflation à 2,0% à moyen terme.