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La communauté internationale accroît la pression sur le régime

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, 453 personnes auraient été tuées en Syrie depuis le début de la contestation le 15 mars dernier. Le Conseil de sécurité envisage des sanctions contre le régime de Bachar Al-Assad.

Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU songe aux termes d’une résolution contre le régime de Bachar al-Assad, les tueries se poursuivent en Syrie. Les unes après les autres, les villes dissidentes sont encerclées et attaquées par les forces syriennes. Selon un bilan fourni par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, au moins 453 personnes auraient été tuées depuis le début de la contestation.

Une quarantaine de dissidents syriens en exil, réunis à Istanbul mercredi, ont lancé un appel pour l’arrêt de la répression dans le pays. Dans un communiqué commun, ils ont rejeté "toute intervention étrangère en Syrie et à toute initiative susceptible de diviser le pays". L’un des dissidents réfugié en Arabie saoudite a incité la Ligue arabe à exprimer sa ferme opposition aux violences. De leur côté, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Allemagne ont convoqué mercredi les ambassadeurs syriens dans leurs capitales respectives afin de signifier l’opposition de leurs gouvernements à de telles répressions.

Car une semaine à peine après la levée de l’état d’urgence, la répression à l’encontre des manifestants ne faiblit pas. Lundi, les forces syriennes ont entouré Deraa, l’un des fiefs de la contestation dans le sud du pays, et ont ouvert le feu sur les habitants. La ville est toujours coupée du reste du pays et de nouveaux coups de feu ont été entendus dans la nuit de mardi à mercredi. Le gouvernement accuse des "gangs criminels armés" d’être à l’origine des mouvements de contestation.

Désaccords au Conseil de sécurité

Mardi, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Portugal ont fait circuler un projet de résolution condamnant la répression en Syrie auprès du Conseil de Sécurité, mais ses membres ne sont pas parvenus à s’entendre sur l’adoption du texte, la Russie s’y étant notamment opposée.

Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a pour sa part annoncé qu’il tiendra vendredi une session spéciale sur la situation en Syrie. Plusieurs pays réclament en effet qu’une enquête indépendante soit menée sur la mort de plusieurs centaines de civils. Mercredi devant les journalistes, Bachar Ja’afari, l’ambassadeur de Syrie aux Nation unies, a déclaré que son pays était capable de mener une enquête "en toute transparence".

"Nous regrettons ce qui se passe actuellement mais vous devez convenir que ces troubles et ces émeutes, dans certains de leurs aspects, ont des intentions cachées", a-t-il affirmé, accusant certains gouvernements étrangers de tenter de déstabiliser la Syrie. "Nous n’avons besoin de l’aide de personne".

Les États-Unis et l’Union européenne réagissent

Susan Rice, ambassadrice des États-Unis à l’ONU, a fait savoir que Washington envisageait des sanctions ciblées contre Damas. Dans la foulée, les gouvernements européens préparent une réunion vendredi à Bruxelles pour évoquer la possibilité d’imposer également des sanctions contre  Damas.

"Nous souhaitons une réponse à ces violations des Droits de l’Homme au niveau européen", a déclaré Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement allemand au cours d’un point presse. Si les Vingt-Sept se mettent d’accord, les sanctions pourraient prendre la forme d’un gel des avoirs syriens et une restriction sur les déplacements d’un certain nombre de personnalités syriennes sur le territoire européen.

À Paris, le directeur de cabinet du ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, a rappelé à Lamia Chakkour, ambassadrice de Syrie en France, sa "ferme condamnation de l’escalade de la répression contre la population par les autorités syriennes, marquée récemment par l’entrée des chars à Deraa".