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Initiative diplomatique coordonnée en Europe pour condamner la répression

Paris, Londres, Berlin, Madrid et Rome ont convoqué les ambassadeurs syriens en poste dans leurs pays pour signifier officiellement leur condamnation de la répression orchestrée par le régime de Bachar al-Assad à l'encontre des manifestants.

AFP - Plusieurs pays européens, dont la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Allemagne, ont décidé de convoquer mercredi les ambassadeurs de Syrie pour leur signifier leur condamnation de la répression des manifestations contre le régime de Bachar al-Assad.

"La France, dans le cadre d'une démarche coordonnée avec le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, a convoqué le 27 avril (mercredi) au ministère des Affaires étrangères et européennes, Lamia Chakkour, ambassadrice de Syrie à Paris", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

Le ministère italien des Affaires étrangères a confirmé mercredi à l'AFP la convocation de l'ambassadeur de Syrie en Italie "dans le cadre d'une action coordonnée avec les pays amis". "L'ambassadeur syrien sera convoqué dans la journée", a indiqué un porte-parole du ministère.

A Paris, le directeur de cabinet d'Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, a rappelé à la diplomate syrienne, "notre ferme condamnation de l'escalade de la répression contre la population par les autorités syriennes, marquée récemment par l'entrée de chars à Deraa", a précisé Bernard Valero.

"Comme l'a dit le président de la République (Nicolas Sarkozy) hier, la violence qui a été utilisée contre les manifestants pacifiques, et qui a fait des centaines de morts, est inacceptable", a-t-il poursuivi.

La France a demandé à la Syrie de respecter "le droit de manifester pacifiquement" et réitéré son appel "à la libération de tous les détenus d'opinion, notamment les personnes emprisonnées pour avoir participé aux manifestations".

"Nous avons rappelé à Mme Chakkour la nécessité que les autorités syriennes répondent aux aspirations légitimes de leur peuple par la réforme, et non par le recours aux forces armées", a ajouté le porte-parole.

La veille, en même temps que Nicolas Sarkozy haussait le ton contre Damas, le ministère des Affaires étrangères faisait savoir que Paris plaidait pour des "mesures fortes" à l'ONU et à l'Union européenne pour contraindre le régime de Bachar al-Assad à renoncer à la violence.

A Bruxelles, le ministre belge des Affaires étrangères, Steven Vanackere, s'est prononcé mercredi pour l'imposition de sanctions envers le régime syrien, citant un gel des avoirs et des visas et estimant qu'un "point de non-retour" avait été atteint.

Le ministre a précisé que l'ambassadeur de Syrie avait été convoqué mercredi après-midi au ministère des Affaires étrangères à Bruxelles, afin que la Belgique fasse part "de manière non ambiguë" de sa réprobation, a-t-il dit.

Une réunion des représentants des 27 pays de l'UE est prévue vendredi à Bruxelles, au cours de laquelle la question d'éventuelles sanctions doit être abordée.

Des tirs ont de nouveau été entendus dans la nuit de mardi à mercredi à Deraa, ville du sud de la Syrie où l'armée était entrée en force lundi et avait ouvert le feu sur les habitants. Selon des organisations des droits de l'Homme, au moins 400 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation et sa répression, mi-mars, en Syrie.