Les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ont investi le quartier d'Abobo pour en chasser les hommes d'Ibrahim Coulibaly. Alassane Ouattara avait menacé de les désarmer par la force s'ils ne déposaient pas rapidement les armes.
AFP - Les forces républicaines du nouveau président ivoirien Alassane Ouattara ont lancé mercredi matin une attaque d'envergure contre le fief de l'ex-putschiste Ibrahim Coulibaly, dans le nord d'Abidjan, a-t-on appris de sources concordantes.
"Les Forces républicaines sont en train d'attaquer le quartier PK18 à Abobo. On avait ordonné hier (mardi) à nos hommes là-bas de déposer les armes, comme l'avait demandé le chef de l'Etat. Ils avaient commencé à le faire et à ma grande surprise on est attaqué", a déclaré à l'AFP Félix Anoblé, adjoint d'Ibrahim Coulibaly.
Un responsable des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) qui se trouvait sur place a confirmé à l'AFP qu'une opération était en cours à Abobo pour "chasser" les hommes d'Ibrahim Coulibaly, dit "IB".
Sur place, un témoin a précisé avoir vu des dizaines de pick-up surmontés de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes des FRCI converger vers Abobo et engager le combat avec les partisans d'IB.
Ibrahim Coulibaly est le chef du "commando invisible", qui avait déclenché en janvier une insurrection contre le président sortant Laurent Gbagbo, prenant le contrôle de larges zones du nord d'Abidjan et déstabilisant le régime bien avant l'arrestation de M. Gbagbo le 11 avril.
Le président Alassane Ouattara avait menacé vendredi de "désarmer par le force" le "commando invisible" et d'autres groupes armés encore actifs à Abidjan, s'ils ne déposaient pas "rapidement" les armes.
Mardi soir, Félix Anoblé, qui avait rencontré dans la journée des chefs des FRCI, de la mission de l'ONU (Onuci) et de la force française Licorne, avait indiqué à l'AFP qu'Ibrahim Coulibaly avait demandé à ses hommes de déposer les armes.
Pour sa part, IB, l'un des meneurs de la rébellion de 2002 qui avait échoué à renverser M. Gbagbo, avait demandé à être reçu par le chef de l'Etat pour se mettre à sa disposition. Son entourage avait mis en cause le Premier ministre Guillaume Soro, accusé de faire obstacle à cette demande.
M. Soro est un adversaire historique d'Ibrahim Coulibaly au sein de la rébellion de 2002 qui forme désormais le gros des FRCI.