![Vague d'arrestations dans les rangs de l'opposition alors que 4 personnes ont trouvé la mort Vague d'arrestations dans les rangs de l'opposition alors que 4 personnes ont trouvé la mort](/data/posts/2022/07/16/1657960399_Vague-d-arrestations-dans-les-rangs-de-l-opposition-alors-que-4-personnes-ont-trouve-la-mort.jpg)
L'opposition dénonce plusieurs arrestations de militants hostiles au régime de Bachar al-Assad tandis qu'à Jableh, près de Lattaquié (nord-ouest du pays), quatre personnes ont été tuées par les forces de l'ordre.
AFP - Quatre personnes ont été tuées dimanche par les forces de l'ordre à Jableh, dans le nord-ouest de la Syrie, et une vague d'arrestations a eu lieu ces derniers jours par les services de sécurité dans les rangs des militants opposés au régime du président Bachar al-Assad.
A Jableh, près de Lattaquié, quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées par les forces de l'ordre, a-t-on appris auprès d'un militant des droits de l'homme.
Le nouveau gouverneur de la région s'était rendu en visite dans cette ville où il a rencontré des dignitaires à la mosquée: c'est après son départ que les forces de l'ordre ont encerclé la ville et ont commencé à tirer, a indiqué ce militant.
Peu après, environ 3.000 habitants de Banias, une ville située à une cinquantaine de kilomètres de Lattaquié, ont organisé par solidarité un sit-in sur l'autoroute reliant Lattaquié à Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, dont le siège est à Londres.
Les manifestants ont affirmé qu'ils ne lèveraient pas le blocage de l'autoroute tant que les forces de sécurité ne cesseraient pas leurs tirs à Jableh.
Ces quatre nouveaux décès portent à au moins 352 le nombre de personnes ayant péri depuis le début, le 15 mars, du mouvement de rébellion, selon des chiffres compilés par l'AFP.
Des milliers d'habitants de la province de Deraa, où est né le mouvement de révolte dans le sud du pays, ont par ailleurs enterré dimanche plusieurs victimes de la répression, après la prière.
Une manifestation a suivi sans que les forces de sécurité n'interviennent, a raconté un militant. Les protestataires ont brandi des drapeaux syriens et des pancartes appelant "à la suppression de l'article 8 de la Constitution" sur la suprématie du parti unique Baas, a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat.
La majorité des commerces étaient fermés en signe de deuil.
La répression des manifestations hostiles au régime a fait au moins 120 morts vendredi et samedi en Syrie, selon une liste nominative établie par le Comité des martyrs de la révolution du 15-Mars.
Ces derniers jours, les services de sécurité ont fait des descentes dans plusieurs villes, arrêtant des militants hostiles au régime, ont indiqué des témoins et l'opposition.
Des "dizaines d'arrestations" ont eu lieu vendredi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui a donné le nom de 15 militants dans l'est du pays. Il a dénoncé "la poursuite de la politique des arrestations arbitraires malgré la levée de l'état d'urgence" et appelé "à une enquête indépendante sur les meurtres commis lors des manifestations".
Des arrestations ont également eu lieu à Damas et sa banlieue proche au cours de raids des services de sécurité, selon des témoins et d'autres militants, qui n'étaient pas en mesure de préciser leur nombre.
D'autres témoins ont indiqué que les routes menant aux "secteurs chauds" proches de la capitale étaient fermées la nuit. Des points de contrôle sont établis pour vérifier les cartes d'identité et n'autoriser que les résidents à entrer dans ces localités théâtre de protestations.
Dans un geste inédit, deux députés de Deraa et le mufti de la ville, plus haute autorité religieuse à Deraa, ont démissionné samedi pour protester contre la répression sanglante des manifestations, largement condamnée par la communauté internationale.
Pour leur part, les autorités syriennes continuent à faire état de morts dans les rangs de la police ou l'armée, tués par "des gangs armés" à qui elles imputent le mouvement de contestation.
Human Rights Watch a demandé aux Etats-Unis et à l'Union européenne d'imposer des "sanctions" aux responsables syriens "responsables du recours à la force pour tuer les protestataires et de la torture de centaines de détenus après le carnage de vendredi".
Enfin, un groupe d'étudiants des régions de Deraa et Damas a appelé à "une grève générale" pour protester contre la répression.