De Washington à Bruxelles en passant par l'ONU, la communauté internationale a vivement dénoncé la sanglante répression du régime de Bachar al-Assad après la mort d'au moins soixante-dix manifestants, tués par balles vendredi.
AFP - La communauté internationale, Etats-Unis et ONU en tête, a vivement condamné la répression sanglante par le régime de Bachar el-Assad des manifestations en Syrie qui ont fait vendredi au moins 70 morts, appelant Damas à cesser de recourir à la violence.
De Washington à Bruxelles, en passant par l'ONU, les Occidentaux ont exprimé leur indignation après la dispersion à balles réelles par les forces de l'ordre syriennes d'importantes manifestations dans plusieurs villes du pays.
it70 personnes ont été tuées et des centaines d'autres ont été blessées lors de ces défilés qui ont rassemblé des dizaines de milliers de manifestants. Il s'agissait de l'une des plus importantes mobilisations depuis le début le 15 mars du mouvement de contestation sans précédent contre le régime du président Bachar el-Assad, arrivé au pouvoir en 2000 à la mort de son père Hafez el-Assad.
Washington a condamné "dans les termes les plus forts le recours à la force par le gouvernement syrien contre des manifestants".
"Ce recours révoltant à la violence pour lutter contre des manifestations doit cesser immédiatement", a déclaré le président Barack Obama.
M. Obama a par ailleurs estimé que ces violences démontraient que l'annonce par le régime de la levée de l'état d'urgence n'était pas "sérieuse", et a directement accusé le président syrien de chercher l'aide de Téhéran afin de perpétrer cette répression.
"Au lieu d'écouter son propre peuple, le président Assad accuse l'étranger tout en cherchant à obtenir l'aide iranienne pour réprimer les Syriens avec les mêmes tactiques brutales que celles qui sont utilisées par ses alliés iraniens", a affirmé M. Obama.
La presse américaine avait rapporté récemment que Téhéran fournissait à Damas du matériel anti-émeute pour réprimer les manifestants.
L'ONU a lancé un appel analogue, condamnant "la violence récurrente" du gouvernement syrien "contre les manifestants pacifiques en Syrie".
Le secrétaire général de l'ONU a lancé un appel pour que cette violence cesse immédiatement et répété sa demande "d'une enquête indépendante, transparente et efficace sur les raisons des tueries".
Jugeant "inacceptable" que les forces syriennes de sécurité tirent sur la foule, Londres a accusé Damas de "meurtres".
it"J'appelle les forces de sécurité syriennes à faire preuve de retenue plutôt qu'à réprimer, et les autorités syriennes à respecter le droit du peuple syrien à manifester pacifiquement", a également dit le secrétaire au Foreign Office, William Hague.
Pour sa part, la France a appelé les autorités syriennes à "renoncer à l'usage de la violence contre leurs citoyens" et à mettre en oeuvre les réforme, tandis que le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a appelé à la libération de tous les prisonniers politiques.
Jeudi, outre la levée de l'état d'urgence qui interdisait les manifestations, M. Assad avait approuvé l'abolition des tribunaux d'exception. Mais pour l'opposition syrienne, ces mesures étaient insuffisantes.
Malgré la levée de l'état d'urgence, la police a ouvert le feu sur la foule dans plusieurs villes du pays, selon des militants et ONG. Plusieurs militants des droits de l'Homme ont publié des listes nominatives recensant plus de 70 morts, alors qu'Amnesty international, citant des militants locaux, a fait état d'au moins 75 morts sous les balles des forces de sécurité.