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Les marchés sanctionnent les dépenses à gogo de Google

L'action de Google a chuté de 5 % à la Bourse de New York malgré ses bons résultats enregistrés au premier semestre. Les raisons de ce soudain désamour : la frénésie dépensière du géant de l'Internet.

Google a déçu les marchés. Le moteur de recherche a beau afficher un chiffre d’affaires en nette progression (+27%) et des profits en hausse (+18%), les analystes  s’attendaient à mieux. Résultat : à New York, l’action du géant de l’Internet a chuté de 5% à 547 dollars.

La Bourse a peu apprécié la frénésie dépensière qui semble s’être emparée du groupe de Mountain View. Depuis janvier, Google a dépensé 2,8 milliards de dollars, soit un tiers de son chiffre d’affaires. Une pure folie ? Pour les marchés financiers peut-être, mais pour le principal intéressé il s’agit de véritables investissements. Les principales dépenses concernent des nouvelles embauches et des augmentations de salaires.

En ce premier semestre, le moteur de recherche a recruté près de 2 000 personnes. Jamais Google n’avait embauché autant de salariés en si peu de temps. Outre ses nouvelles recrues, le géant de l’Internet s’est aussi pris au jeu de la surenchère salariale. Il a augmenté à hauteur de 10% la rémunération de ses 25 000 employés et a dû débloquer plusieurs millions de dollars en bonus et stock-options pour garder les cerveaux qui menaçaient de fuir.

Fuite de cerveaux

La Silicon Valley est actuellement le théâtre d'une guerre opposant les Twitter, Facebook, Groupon et autres nouvelles stars de la Net-économie, comme le relate Mashable, un site américain spécialisé dans les nouveaux médias. Autant d'entreprises soucieuses de posséder les meilleurs ingénieurs. Au détriment, parfois, de Google. En tout, le groupe a dépensé 438 millions de dollars en distribution de bonus et de stock-options, contre seulement 291 millions de dollars au premier semestre 2010.

Google a également fait exploser le budget recherche et développement (R&D). Lequel s'est élevé, au premier semestre, à 1,23 milliard de dollars contre 818 millions de dollars l’an passé. Larry Page, le nouveau PDG du groupe, a refusé d’expliquer cette inflation. Pour de nombreux commentateurs, le groupe s’est plongé corps et dollars dans le "social". Google dépense des millions pour trouver la parade à Facebook. Larry Page a ainsi fait circuler une note en interne indiquant que tous les bonus et augmentation de salaires cette année serait lié au succès dans le Web social…

En attendant de trouver ce Saint Graal 2.0, Google s’est également transformé en fils de pub très dispendieux. Le groupe a ainsi dépensé 1,3 milliard de dollars pour vanter ses produits dans le monde contre seulement 600 millions l’an passé. Patrick Pichette, le trésorier en chef de Google, a défendu ces dépenses lors de la présentation des résultats du premier semestre. Elles auraient permis aux ventes de smartphones Android de dépasser celles de l’iPhone aux États-Unis et 40% des utilisateurs du navigateur internet Chrome de Google auraient été séduits par ces publicités.

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