Dans la seule ville de l’ouest libyen qui résiste encore à l’armée gouvernementale, les rebelles assiégés tentent de débarrasser les rues des tireurs embusqués fidèles au colonel Kadhafi. Nos reporters les ont suivis dans cette traque.
À Misrata, chaque lucarne et/ou chaque croisement constitue un piège mortel pour les rebelles, assiégés par les forces loyales au colonel Kadhafi. En plus des bombardements quotidiens, les combattants insurgés sont en effet constamment exposés aux tirs des snipers.
Pour déloger ces tireurs embusqués, les rebelles de la dernière localité de l’ouest libyen à résister à l’armée gouvernementale bénéficient d’un allié de poids : le dédale de ruelles minuscules de la vieille ville. Les murs épais les protègent des balles. Mais les combattants doivent constamment rester sur leurs gardes, car les murs bâtis en parpaings sont, eux, perméables.
Les envoyés spéciaux de France 24, Mathieu Mabin et Alexandra Renard, ont suivi ces hommes en charge de la chasse au sniper. Ces derniers pensent avoir repéré un de ces tireurs dans un immeuble. "Les milices de Kadhafi sont juste là. Doucement, en silence, on peut les tirer par ici", explique l’un d’eux, en essayant d’entraîner le groupe vers la meilleure position pour lancer l’assaut.
La zone de combats s’étend
itSoudain, un déluge de feu s’abat sur le bâtiment. Les roquettes et les balles sifflent en même temps que retentissent des "Allah Akbar" hurlés par les rebelles, armés de lance-roquettes et de Kalachnikovs. Quand les armes se taisent, ne reste plus, sur la façade criblée d’impacts, qu’un drapeau vert, symbole du régime Kadhafi, enroulé sur lui-même. Les rebelles viennent de prendre la position. Mais des snipers, il en reste encore beaucoup, disséminés tout au long de la "rue de Tripoli" - la ligne de front principale de la troisième ville de Libye, à 220 km à l’est de Tripoli.
Autant dire que les combats sont loin d’être terminés. Surtout que la zone de combats s’étend chaque jour un peu plus aux quartiers d’habitations, où les populations civiles sont toujours dans l'attente. Un porte-parole des rebelles qui se trouve à Misrata a fait savoir que l'armée gouvernementale avaient tiré "au moins 80 roquettes" sur un quartier résidentiel, jeudi matin, faisant "huit morts et 20 blessés" parmi les insurgés.