![Les monarchies du Golfe invitent de nouveau le président Saleh à quitter le pouvoir Les monarchies du Golfe invitent de nouveau le président Saleh à quitter le pouvoir](/data/posts/2022/07/16/1657958283_Les-monarchies-du-Golfe-invitent-de-nouveau-le-president-Saleh-a-quitter-le-pouvoir.jpg)
Alors qu'Ali Abdallah Saleh avait rejeté, vendredi, le plan de sortie de crise de ses voisins du Golfe, ceux-ci lui proposent à nouveau de céder le pouvoir à son vice-président. Dimanche, les manifestations se sont poursuivies dans le pays.
Les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont demandé dimanche au président yéménite contesté Ali Abdallah Saleh de céder le pouvoir à son vice-président, afin de régler la crise dans son pays où se sont poursuivies les manifestations réclamant son départ.
Au terme d'une réunion à Riyad de leurs ministres des Affaires étrangère, les six membres du CCG ont appelé le gouvernement de M. Saleh et l'opposition à une réunion dans la capitale saoudienne en vue d'une transition pacifique au Yémen.
"Le président de la république [doit] annonce[r] le transfert de ses prérogatives au vice-président", Abd Rabbou Mansour Hadi, et "un gouvernement d'union nationale dirigée par l'opposition" aura la charge de "mettre en place une Constitution et d'organiser des élections", a déclaré le secrétaire général du CCG, Abdellatif Zayani.
Les manifestations se poursuivent, la répression aussi
Dimanche, des dizaines de milliers de Yéménites ont de nouveau conspué le régime, au lendemain de combats de rue entre manifestants et policiers à Sanaa et Taez.
Un manifestant a été tué et des dizaines de personnes blessées lors de ces heurts avec les forces de l'ordre samedi, qui se sont poursuivis pendant une bonne partie de la nuit, selon un bilan fourni dimanche par des sources médicales et par des comités encadrant les protestations contre le régime.
Le manifestant est mort à Taez, ville située au sud de la capitale et où quatre manifestants avaient été tués vendredi.
En outre, 43 manifestants ont été blessés par balle, 29 par des coups de bâton et 580 autres ont souffert de suffocations après avoir inhalé des gaz lacrymogènes. Une vingtaine d'autres manifestants ont été arrêtés.
Le bilan est lourd aussi à Sanaa, où 30 manifestants ont été blessés par balle, 80 par des coups de bâton et 1 200 ont été soignés pour avoir inhalé des gaz lacrymogènes, selon des sources médicales.
Après ces affrontements nocturnes, des dizaines de milliers de Yéménites opposés au président Saleh ont manifesté dimanche sans incident à Sanaa, Taez et Ibb, plus au sud-ouest, ainsi qu'à Hodeïda, sur la mer Rouge, selon des témoins.
À Sanaa, les manifestants, qui campent depuis près de deux mois sur la place du Changement, ont défilé sur l'une des principales artères de la capitale.
Saleh avait déjà rejeté toute idée de départ
Les monarchies du Golfe, inquiètes de l'instabilité au Yémen, avaient proposé leur médiation il y a une semaine.
Le chef de l'État, au pouvoir depuis 32 ans, avait rejeté vendredi cette offre dans sa version annoncée par le Qatar, qui prévoyait déjà qu'il cède le pouvoir, tout en continuant de dire qu'il restait ouvert à la proposition des pays du Golfe.
En signe de colère, il avait rappelé samedi son ambassadeur à Doha.
L'opposition parlementaire yéménite avait pour sa part appelé le CCG et la communauté internationale à "prendre des mesures plus fermes pour protéger la société civile face à la répression et aux tueries".
Le Yémen est depuis fin janvier le théâtre de manifestations réclamant le départ du président Saleh, qui ont fait une centaine de morts.
Dans d'autres violences liées à Al-Qaïda, un colonel des services de renseignements a été assassiné samedi et son fils blessé dans la région de Loder, dans le sud du Yémen, ont annoncé dimanche des sources médicale et de sécurité.
Les États-Unis collaboraient étroitement avec le régime du président Saleh dans la lutte contre Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), qui est actif dans le Sud et l'Est du Yémen.