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L'Otan estime que Kadhafi aurait perdu 30% de ses capacités militaires

Après avoir mené, dans la nuit de lundi à mardi, des raids sur le port pétrolier de Brega, l'Otan - dont les frappes auraient diminué d'un tiers le potentiel des forces pro-Kadhafi - se concentre désormais sur Misrata, troisième ville du pays.

AFP - L'Otan a fait de la défense de Misrata, la troisième ville libyenne, sa "priorité numéro un", a affirmé mardi un responsable militaire de l'Otan, qui a estimé que l'armée de Mouammar Kadhafi avait perdu le tiers de son potentiel après 17 jours de bombardements.

"Nous avons éliminé un tiers du potentiel militaire des forces kadhafistes", a déclaré à la presse le général Mark van Uhm, citant le rapport fait mardi par le commandant en chef de l'Opération "Protecteur unifié", le général Charles Bouchard, aux ambassadeurs des 28 pays alliés au siège bruxellois de l'Otan.

L'officier néerlandais, responsable des opérations conjointes alliées, a indiqué que cela était le résultat des frappes de la coalition multinationale contre les troupes de Kadhafi qui ont commencé le 19 mars puis de celles de l'Otan qui les ont relayées à partir du 31.

Les avions de l'Otan ont effectué 14 bombardements lundi, a-t-il indiqué, y compris sur des défenses antiaériennes et des blindés des forces pro-Kadhafi dans la région de Misrata qui est la "priorité numéro un, en raison de ce qui se passe sur le terrain", où les rebelles font face à une offensive.

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L'Otan estime que Kadhafi aurait perdu 30% de ses capacités militaires

              
Misrata, la troisième ville du pays, est située à 214 km à l'est de Tripoli, la capitale gouvernée par Mouammar Kadhafi.

Le général van Uhm a dénoncé à plusieurs reprises l'utilisation de "boucliers humains" par les forces de Kadhafi, qui "cachent" et "dispersent leurs blindés", le tout "dans le but d'empêcher l'Otan de les identifier" et de les bombarder.

Les troupes de Kadhafi, selon lui, ont en effet "changé de tactique", "envoyant des véhicules légers sur le front et plaçant les blindés et autres matériels lourds en second échelon", "dans des régions urbanisées, en utilisant même des boucliers humains".

"Cela oblige l'Otan à multiplier les vols de reconnaissance", a-t-il reconnu.

Toutefois, selon lui, "le rythme des opérations n'a pas diminué et l'Otan l'a au contraire "maintenu à un haut niveau d'intensité".

A la suite du retrait comme prévu des avions américains des opérations de bombardement lundi à 22H00 GMT, il a pris note de l'appoint de quatre avions britanniques supplémentaires, sans dire s'il faudrait que d'autres pays européens renforcent aussi leurs forces aériennes.

Dans la région de Brega, proche des champs pétrolifères, c'est un lance-roquettes des troupes kadhafistes qui a été ciblé lundi par les chasseurs-bombardiers de l'Otan, a indiqué le général van Uhm.

Depuis que l'Otan a pris la suite de la coalition coordonnée par les Etats-Unis, son aviation a effectué 334 sorties pour reconnaître et identifier des cibles et dans certains cas les bombarder, sur un grand total de 851 sorties, incluant d'autres missions comme la surveillance de l'espace aérien.

Ce nombre comprend les sorties effectuées par des avions comme les Rafale et les Super Etendards du porte-avions nucléaire français le Charles De Gaulle, qui n'est pas formellement placé sous le commandement de l'Otan, contrairement à d'autres unités françaises.

Lorsque des moyens restés sous commandement national, comme les avions du groupe aéronaval français ou les drones de reconnaissance américains, sont déployés en vue d'effectuer des frappes, ils sont placés sous le "contrôle" de l'Otan, a cependant souligné le général van Uhm.

Quelque 18 navires de guerre de neuf pays contrôlent par ailleurs l'embargo sur les armes, a-t-il par ailleurs indiqué.

"Soixante-seize navires ont été contrôlés, dont 28 lundi, et jusqu'à présent l'embargo n'a pas été violé", a affirmé le général van Uhm.