logo

La police refuse de s'expliquer sur l'arrestation de l'artiste dissident Ai Weiwei

La police ne souhaite pas commenter l'arrestation dimanche de l'artiste et dissident chinois, Ai Weiwei, à l'aéroport international de Pékin alors qu'il se rendait à Hong Kong. Son atelier a été perquisitionné.

AFP - La police a refusé de fournir des explications sur les motifs de l'arrestation de l'artiste Ai Weiwei, a déclaré son épouse lundi, alors qu'une vague de répression s'est abattue sur la dissidence en Chine.

Ce virulent critique du gouvernement, connu à l'étranger, a été arrêté dimanche à l'aéroport international de Pékin alors qu'il s'apprêtait à embarquer, a confirmé son épouse, Lu Qing, à l'AFP.

Ses assistants avaient indiqué qu'il voulait se rendre à Hong Kong et que la police avait perquisitionné son atelier, dans le nord-est de Pékin.

"Alors qu'on l'arrêtait, la police est venue à la maison avec un mandat de perquisition et a fouillé partout", a ajouté sa femme, par téléphone.

"Ils ont emporté l'ordinateur, et d'autres équipements", a ajouté Lu Qing, "ils ont refusé de donner la raison du mandat de perquisition ou de l'arrestation d'Ai Weiwei".

Plusieurs assistants de l'artiste ont été interrogés dimanche puis relâchés, a précisé Lu, ajoutant qu'elle-même n'avait pas été assignée à résidence.

Contactée par l'AFP, la police municipale de Pékin a refusé de s'exprimer sur Ai.

Son arrestation intervient dans un contexte particulièrement difficile pour les critiques du régime communiste chinois, dont des dizaines ont été arrêtés, assignés à residence ou éloignés de chez eux ces dernières semaines alors que Pékin craint une contagion des révoltes du monde arabe, selon les organisations de défense des droits de l'Homme.

L'arrestation de Ai Weiwei a été accueillie avec inquiétude par ces organisations.

"Le gouvernement chinois intensifie sa politique de harcèlement contre les dernières figures emblématiques de la dissidence et cherche à faire taire toutes les voix critiques", a écrit Reporters sans frontières.

"Nous appelons la communauté internationale à réagir avec fermeté aux arrestations de blogueurs et cyberdissidents qui se succèdent à un rythme jamais vu en Chine".

Ai Weiwei avait indiqué la semaine dernière à l'AFP vouloir ouvrir un studio en Allemagne pour y exposer son oeuvre, disant être exaspéré par les entraves qu'il subies en chine.

"Ce qui se passe ici est très décourageant et je veux continuer à travailler, je dois trouver une base", avait dit Ai, connu pour des expositions monumentales notamment, comme récemment à Londres.

Lundi, son téléphone portable sonnait dans le vide et son compte Twitter était muet. Les grands sites internet chinois ont été expurgés de l'information de son arrestation.

"Depuis la mi-février, le gouvernment a accentué la pression sur les militants et ces derniers jours la répression a été encore plus forte", notait à Hong Kong les Défenseurs des droits de l'Homme en Chine, en réaction à l'arrestation de l'artiste.