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Les combats font encore rage aux alentours du port pétrolier stratégique de Brega. De son côté, l'Alliance Atlantique affirme "examiner" les informations portant sur le raid qui aurait coûté la vie à 13 insurgés, vendredi soir.

 AFP - Les combats ont repris dimanche entre les troupes de Mouammar Kadhafi et les rebelles positionnés aux portes de Brega, dans l'est du pays, où l'Otan enquête sur la mort de 13 personnes, victimes, selon l’insurrection, d’un "tir ami" des avions des forces alliés.

Comme ces derniers jours, les combats à l'Est se concentraient, selon l'AFP, autour du site pétrolier de Brega, à 800 kilomètres de Tripoli, la capitale, et à 240 kilomètres au sud de Benghazi, bastion de l'opposition.

"L'armée du dictateur se replie"

Après s'être emparés de l'Université du pétrole, situé à l'entrée est de la ville, les rebelles ont dû se replier sous le feu des pro-Kadhafi.

De fortes explosions ont résonné en provenance des positions de ces derniers, tandis que des avions de l'Otan, dont les frappes aériennes ont freiné ces derniers jours la contre-offensive des forces fidèles au colonel Kadhafi vers l'est, survolaient la région.

"Nous étions dans Brega, mais ils tirent encore, à la kalachnikov. Nos gars vont y aller et les avoir, c'est sûr", a déclaré un insurgé Abdelkader Menefi, 39 ans, sur le bas-côté de la route.

"La situation est bonne, nous sommes aux portes de Brega", a assuré un militaire se présentant comme un "colonel" de la rébellion mais refusant que son nom soit cité. "L'armée du dictateur se replie, nous aurons le contrôle de la ville sous peu".

La région de Brega est le théâtre de violents combats depuis plusieurs jours entre pro-Kadhafi et insurgés, qui avaient rapidement progressé vers l'ouest il y a une semaine avant de reculer à nouveau sous la pression de l’armée régulière.

La première bavure de l’Otan a fait 13 morts, dont quatre civils 

Pour la première fois depuis le début de l'intervention internationale en Libye le 19 mars, neuf rebelles et quatre civils, dont trois étudiants en médecine, ont été tués, vendredi soir, par une frappe de l'Otan à une quinzaine de kilomètres à l'est de Brega.

L'Alliance atlantique, qui a pris jeudi le commandement des opérations militaires en soutien de la rébellion, a annoncé samedi qu'elle "examinait" les informations sur cette possible bavure.

Les rebelles ont été enterrés dans une grande tombe collective creusée dans le sable et délimitée par des pierres.

Selon un responsable politique d'Ajdabiya, à 80 kilomètres à l'est de Brega, un avion de la coalition a ouvert le feu sur un convoi de cinq ou six véhicules, dont une ambulance. Le pilote a sans doute pensé avoir été visé par les tirs de joie d'un rebelle à bord du convoi.

À Bruxelles, un responsable de l'Otan a expliqué à l'AFP que l'Alliance devait vérifier en particulier "s'il y avait des avions de l'Otan à cet endroit à ce moment-là".

La frappe est survenue sur la route entre Brega et Ajdabiya, peu avant ou après une autre attaque aérienne contre un convoi des forces gouvernementales qui a tué sept soldats et détruit une dizaine de véhicules sur la même route.

Misrata bombardée par les forces kadhafistes

À 600 kilomètres à l'ouest de Brega, un autre front continuait de faire rage à Misrata, troisième ville du pays, tenue par les rebelles mais assiégée depuis plusieurs semaines et attaquée par les forces gouvernementales à coups d'artillerie lourde, selon un porte-parole rebelle.

Samedi, les pro-Kadhafi ont tiré à l'artillerie lourde, avec des chars, et ont essayé d'entrer par trois points différents, a affirmé à l'AFP un porte-parole des rebelles de la ville, précisant qu'aucune frappe de l'Otan n'avait eu lieu samedi, même si des avions avaient survolé la ville.

Selon les rebelles, plus de 200 personnes, essentiellement des civils, sont mortes dans les combats dans cette ville.

Au sud-ouest de Tripoli, des habitants de Ketla ont aussi annoncé que la ville avait été visée vendredi et samedi par des dizaines de roquettes Grad des forces loyales au colonel Kadhafi, qui ont fait plus d'une trentaine de morts.

À Londres, des enquêteurs écossais vont examiner lundi avec les autorités britanniques le cas de l'ex-ministre libyen des Affaires étrangères Moussa Koussa, arrivé mercredi au Royaume-Uni après avoir fait défection, soupçonné d'être impliqué dans l'attentat de Lockerbie qui a fait 270 morts en 1988.